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Notre regard

Mobilisation | L’éducation: un droit pour toutes et tous!

Le 7 septembre 2019, Solidarité sans frontières et le syndicat ssp-vpod / enseignant-e-s organisaient à Berne une journée d’étude intitulée «Réfugié-e-s – Éducation, intégration et émancipatio ». Cette journée avait pour but de mettre autour d’une même table les exilé-e-s, les spécialistes de l’éducation et les personnes engagées, dans le but d’échanger et d’analyser de manière critique le système de formation suisse. 200 personnes ont participé aux discussions. La nécessité de lutter contre les discriminations auxquelles font face les exilé-e-s dans le domaine de la formation nous a incité-e-s à nous lancer dans une deuxième étape : une campagne au niveau suisse.

Source: SOSF

Le texte de base de la campagne a été adopté lors d’une réunion à Berne le 18 janvier 2020. Il s’agit d’un document de 14 revendications, qui avait été soumis aux 200 participant-e-s de la journée de formation et qui a été amélioré grâce à leurs retours. Nous nous basons sur la défense d’une éducation publique et gratuite qui doit permettre de développer un esprit critique, de comprendre le monde et d’y agir. Dans ce sens, l’éducation est nécessaire à tout processus d’émancipation et représente davantage que l’acquisition des compétences attendues par la société et le marché du travail.

Notre vision : une éducation publique et inclusive

Nous considérons l’éducation et l’accès à une formation comme un droit fondamental. Toute personne vivant en Suisse, indépendamment de son statut légal, doit pouvoir accéder à l’éducation, à la formation professionnelle et à la formation continue en fonction de son potentiel, trouver un travail correspondant à ses capacités, participer à la vie en société et gérer sa vie de manière autonome.

Nous sommes persuadés que la voie à suivre est de permettre aux exilé-e-s d’accéder aussi rapidement que possible aux structures ordinaires de formation, si nécessaire avec une aide complémentaire. En effet, c’est en apprenant ensemble, dans les écoles publiques, que les personnes exilées et celles établies en Suisse depuis longtemps se rencontrent et apprennent les unes des autres. Dans ce sens, la responsabilité de l’éducation des personnes exilées incombe en première ligne au système éducatif et pas aux domaines de l’asile ou de l’intégration.

Les exilé-e-s : sujets et non victimes

Trop souvent, les enfants, les jeunes et les adultes exilés sont vus comme un « problème », comme victimes et non comme sujets. Les discours à leur égard sont axés sur leurs « déficits ». Dans le cadre du système de formation, il est commun qu’ils soient traités de manière inégale et raciste, parfois inconsciemment.

Au contraire, nous pensons que les exilé-e-s doivent être les premiers acteurs de leur parcours de formation. Il est indispensable de les écouter, de prendre au sérieux leurs projets, leurs compétences et leurs diplômes. Les initiatives de formation des personnes exilées elles-mêmes et des groupes qui les soutiennent doivent donc également être encouragés.

Rejoignez la campagne !

La campagne sera lancée officiellement en juin 2020. Nous prévoyons des interventions parlementaires au niveau fédéral et cantonal, le lancement d’une pétition avec les revendications prioritaires, ainsi que différentes actions et tables-rondes. Un comité coordonnera la campagne au niveau national, et nous encourageons la création de groupes régionaux pour amener ces revendications au niveau des cantons. Pour vous engager à nos côtés, contactez-nous à sekretariat@sosf.ch !

AMANDA IOSET
SOLIDARITÉ SANS FRONTIÈRES

Revendications

Favoriser l’accès de toutes et de tous à la formation par :

  • Des discours axés sur les droits humains
  • Des procédures et un hébergement adaptés aux besoins des enfants et des familles
  • Un accès à l’éducation, à l’accueil de la petite enfance et aux offres de conseils pour les parents
  • Une participation immédiate à l’enseignement obligatoire, en bénéficiant d’un soutien particulier et sur une base égalitaire
  • Un cursus de formation à plein temps pour toutes et tous dans le domaine post-obligatoire
  • Une reconnaissance des ressources et diplôme des exilé-e-s
  • Permettre à toutes et tous l’apprentissage tout au long de la vie
  • Tenir compte des besoins spécifiques aux femmes
  • Des programmes d’occupation avec des parts de formation et qui offrent des possibilités de passerelles pour accéder à des formations et au premier marché du travail
  • Des thérapies et un environnement propice à la guérison pour apaiser les traumatismes
  • Des perspectives d’avenir grâce à une régularisation du séjour
  • L’éducation des exilé-e-s: une compétence des structures des écoles obligatoires et de la formation post- obligatoire : besoin de davantage de ressources
  • Des conditions de travail sûres et une haute qualité de travail du personnel spécialisé
  • Un engagement de la société civile en faveur de la formation

Ces revendications sont détaillées sur le site de SOSF : sosf.ch