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Documentation

De facto | Les migrants dans l’épidémie : un temps d’épreuves cumulées

Le nouveau numéro de De facto, publié en avril 2020, est consacré aux inégalités face au confinement et à la pandémie du Covid-19. Les auteur.e.s étudient notamment la situation des personnes logées dans les centres de rétention et dans les camps, ainsi que celle des femmes immigrées. La revue revient également sur les tentations de xénophobie et les discriminations induites par la crise.

La présentation ci-après du n°18 de la revue ainsi que les articles et vidéos sont disponibles sur le site de De facto. La revue a été publiée en avril 2020.

Les migrants dans l’épidémie: un temps d’épreuves cumulées

[caption id="attachment_58534" align="alignleft" width="209"] De facto n°18 | avril 2020[/caption]

Dans l’urgence et le temps suspendu où nous avons tous pris place, ce numéro spécial de De facto s’est imposé à nous pour donner à voir ce que font aux immigrés le confinement et les bouleversements liés à l’épidémie de Covid-19. Dès le début du confinement, Didier Fassin, anthropologue, soulignait « l’inégalité des vies en temps d’épidémie ». Les personnes en situation de migration font partie de ceux pour qui les temps d’épidémie sont des temps d’épreuves cumulées.

L’hébergement groupé dans les centres de rétention et les campements de rue multiplie les risques sanitaires pour les migrants. Michel Agier en dresse un état des lieux et lance un appel au « désencampement ». Quand on n’a pas de véritable « chez soi », le confinement accroît l’angoisse et l’inconfort comme le rapporte Annabel Desgrées du Loû à propos des femmes immigrées vivant en hôtel sociaux et en centres d’hébergement. En temps d’épidémie, l’étranger est trop facilement assimilé à la menace sanitaire. À partir d’une caricature parue en 1883 dans un journal satirique américain, Antonin Durand rappelle cette vieille histoire de la peur du migrant comme vecteur de diffusion des maladies et de la tentation de la xénophobie quand vient la crise. Pourtant, François Héran montre la très faible part que représentent les entrées de migrants dans la mobilité internationale vers la France, ce qui permet de tordre le coup à l’idée reçue que c’est par les migrants qu’arrivent les maladies. Simeng Wang nous propose une vidéo sur les discriminations vécues par les jeunes Chinois en janvier et février, avant que l’épidémie ne devienne une réalité mondiale. Et c’est bien parce que cette crise COVID-19 secoue tout le corps social que le conseil scientifique mis en place pour guider les autorités comprend deux chercheurs en sciences sociales. Parmi eux, Laetitia Atlani-Duault, fellow de l’Institut Migrations, a pris le temps de répondre à quelques questions posées par François Héran.

Annabel Desgrées du Loû,
responsable scientifique