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Notre regard

Chronique Europe | du 21 février au 3 mai 2020

21 février
La CourEDH a rendu une décision validant les « refoulements à chaud » faits par l’Espagne à Ceuta et Melilla. Estimant que l’Espagne n’a commis aucune violation, elle entérine ainsi l’impossibilité de déposer une demande d’asile en cas de franchissement irrégulier de la frontière et légitime les pratiques des gardes- frontière espagnols et marocains. Migreurop, entre autres, dénonce le fait que certaines personnes, traquées par les autorités marocaines, ne peuvent franchir la frontière légalement et accéder aux bureaux d’asile espagnols. Le réseau craint une généralisation des pratiques de refoulement violentes, contraires au droit international.

27 mars
Des associations et défenseurs des droits humains, dont Alarm Phone, Sea-Watch et Mediterranea Rescue, ont lancé l’appel «Libérez les #Elhiblu3». Ils et elles demandent que soient abandonnées les accusations envers les trois adolescents emprisonnés durant 7 mois en 2018 suite à l’accostage du cargo El Hiblu à Malte, malgré l’instruction de ramener les rescapés en Libye.Ils sont notamment accusés de terrorisme, bien que rien n’atteste qu’ils aient représenté un danger pour la vie d’autrui.

27 avril
Une plainte a été déposée auprès de la Cour des comptes européenne, demandant de suspendre le soutien aux garde-côtes libyens par l’UE, qui contribuerait à financer des renvois irréguliers de personnes rescapées en mer vers la Libye (dit « push-backs »). Les signataires de la plainte dénoncent notamment le fait que ces fonds, initialement prévus pour le développement, soutiennent des actions contraires aux droits humains et mettent en danger les personnes migrantes. Un audit est requis pour vérifier la légalité de l’utilisation des fonds.

30 avril
Le New York Times révèle que le gouvernement maltais a affrété trois navires privés pour renvoyer des migrants vers la Libye. Selon l’article, les premiers bateaux, guidés par un hélicoptère militaire maltais, ont intercepté le 14 avril une embarcation qui envoyait des appels à l’aide depuis 48h. Ils ont reconduit les survivants en Libye, où ils ont été amenés dans un centre de détention déjà dénoncé par l’OIM pour ses conditions de vie inhumaines, incluant notamment des tortures. Les experts estiment que cette méthode de renvoi s’apparente au crime organisé.

3 mai
Afin d’éviter une propagation du coronavirus dans le camp de Moria sur l’île de Lesbos, les autorités grecques ont transféré sur le continent près de 400 requérant-e-s d’asile vulnérables. Surpeuplé, ce camp accueille six fois plus de per- sonnes que le prévoit sa capacité. Les conditions de vie insalubres empêchent toute prévention contre les contaminations. De nombreuses ONG ont appelé à plusieurs reprises le gouvernement grec à décongestionner les îles grecques transformées en hotspots.

Page réalisée par Orphée Mouthuy
Sources: presse romande, NY Times, Der Spiegel, Migreurop, asile.ch