Pour les cantons, l’arrêt brutal d’une formation professionnelle en cours relève de l’absurde: quel intérêt à faire basculer à l’aide sociale -même l’aide minimale comme l’aide d’urgence- des jeunes qui sont au milieu de leur cursus et sont partiellement indépendants financièrement? Les coûts visibles mais aussi cachés de la marginalisation induite par la rupture abrupte de l’apprentissage retomberont sur les finances cantonales.
La majorité des membres de la CIP-E n’a visiblement pas creusé la question, puisqu’elle reprend à son compte l’argumentation du Conseil fédéral. Reste aux sénateurs, lors de la session en plénière du Conseil des États ce printemps, la responsabilité de s’interroger sur l’impact sociétal et économique, pour leurs cantons, du statu quo. Et de choisir entre pragmatisme, ou idéologie.
Sophie Malka
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