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Le Courrier | « Un visa humanitaire pour Tahir! »

Octroyer un visa humanitaire à Tahir Tilmo, ressortissant éthiopien qui avait été renvoyé en janvier 2021 après plusieurs années de vie à Genève. Telle est la teneur de résolution qui a été adoptée jeudi 20 mai au Grand Conseil genevois priant le Conseil d’État d’effectuer les démarches nécessaires auprès de Berne. Selon les signataires de la résolution, étant membre de l’ethnie Oromo, il vit aujourd’hui reclus en Éthiopie de peur d’un enlèvement ou d’un assassinat. Le texte a été accepté au Grand Conseil par 47 oui contre 25 non et 3 abstentions.

L’article de Rachad Armanios « Un visa humanitaire pour Tahir! » a été publié le 19 mai 2021 dans le quotidien Le Courrier. Cet article nous a été mis à disposition par la rédaction du Courrier. Le soutien à la presse indépendante est important pour qu’une pluralité des médias reste possible.

Retrouvez également l’article de Gustavo Kuhn publié le 21 mai 2021  dans le Courrier « Visa humanitaire demandé pour Tahir Tilmo ».

«Un visa humanitaire pour Tahir!»

mercredi 19 mai 2021 Rachad Armanios

La gauche et le PDC demandent au Conseil d’Etat de faire pression pour que la Suisse délivre de toute urgence un visa humanitaire à un requérant d’asile débouté. Renvoyé en janvier dernier en Éthiopie, Tahir Tilmo s’y trouve en danger.

A Genève, la gauche et le PDC souhaitent que la Suisse délivre de toute urgence un visa humanitaire à Tahir Tilmo. Ce requérant d’asile débouté qui vivait à Genève a été renvoyé fin janvier en Ethiopie dans un vol spécial avec quatre compatriotes.

Ces partis ont déposé une résolution au Grand Conseil priant le Conseil d’État d’effectuer les démarches auprès de Berne et demanderont son traitement en urgence lors de la session de jeudi et vendredi. Cette résolution a été rédigée sous l’impulsion de la Ligue suisse des droits de l’homme et des «amis de Tahir».

Ethnie persécutée

Julie Frank, qui est en contact régulier avec Tahir Tilmo, nous explique que depuis son renvoi, il a à plusieurs reprises changé de logements et même de ville, après que sa sœur, dans un premier temps, puis ses logeurs successifs ont à chaque fois reçu des visites de gens posant des questions sur lui. Rapidement, il n’est plus sorti et est resté caché. «Amnesty international, présent sur place, de même qu’un journaliste là-bas, m’ont confirmé que c’était nécessaire au vu de la situation.»

Tahir Tilmo fait partie de l’ethnie Oromo, persécutée par le pouvoir. Lui-même a fui le pays après que ses parents, enlevés, ont succombé en raison des tortures subies. Le régime a changé en 2018, mais malgré un nouveau pouvoir, le Front de Libération du Peuple du Tigré reste aux commandes de réseaux mafieux et officieux et la déstabilisation règne en Ethiopie, affirme Julie Frank.

Inquiets pour sa santé mentale

Outre le risque d’atteinte à son intégrité physique, les soutiens de Tahir Tilmo sont très inquiets pour sa santé mentale. «Son état psychologique n’est pas bon du tout, il est de plus en plus confus au téléphone», témoigne Julie Frank.

La résolution, dont Jocelyne Haller (Ensemble à Gauche/Solidarités) est la première signataire, insiste sur l’intégration exemplaire en Suisse dont a fait preuve Tahir Tilmo. Il a été renvoyé le 27 janvier malgré une grève de la faim et une importante mobilisation.