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Documentation

Cesser les renvois vers la Croatie et la collaboration avec Frontex

Le Parlement suisse a décidé de soutenir l’agence européenne des frontières Frontex en versant 61 millions de francs par année. Or, différents rapports font état de pushbacks auxquels Frontex a participé en Grèce, en Méditerrannée entre la Libye et l’Italie ou depuis l’Albanie et la Bulgarie. Le scénario risque de se reproduire en Croatie où des parlementaires préconisent de déployer Frontex. Solidarité sans frontières et les organisations signataires exigent que la Suisse s’engage pour la création d’une instance de contrôle externe et légalement contraignante sur les activités de Frontex.

Ce communiqué commun de Solidarité sans frontières, grundrechte.ch, Demokratischekratische Jurist*innen Schweiz, Solinetze.ch, Forum Civique Européen, Solinetz (Bern, Luzern et Zurich), Jesuiten-Flüchtlingsdienst Schweiz und Luzerner Asylnetz a été publié le 15 octobre 2021 sur le blog de Solidarité sans Frontières.

Pushbacks illégaux: La Suisse doit immédiatement cesser les renvois vers la Croatie et interrompre sa collaboration avec Frontex

Arrêt immédiat de tous les renvois Dublin vers la Croatie
Ce que personnes migrantes et activistes relatent depuis des années, enregistrements vidéo et un nombre important d’interviews à l’appui, est confirmé par de nouvelles preuves: les forces de sécurité croates repoussent violemment les personnes exilées en Bosnie voisine. Il ne s’agit pas de cas isolés, mais bel et bien d’une pratique systémique, et illégale. Après cette récente couverture médiatique, à laquelle ont participé la SRF et la RTS, il est impossible de nier l’évidence, même pour celles et ceux qui détournent volontiers les yeux. Solidarité sans frontières (sosf) et les organisations signataires de la présente déclaration exigent dès lors un arrêt immédiat et non limité dans le temps des renvois Dublin vers la Croatie. La Suisse ne peut en aucun cas garantir que la Croatie n’expulserait pas illégalement ces personnes vers la Bosnie. Les pushbacks sont de graves violations des droits humains. Ils nient notamment le droit de déposer une demande d’asile et le principe de non-refoulement inscrits dans la Convention de Genève relative au statut des réfugié·es. En tant que pays hôte de la Convention, la Suisse doit impérativement agir avec des mesures concrètes et effectives contre les pushbacks. La Suisse se rend également coupable des violations des droits humains si elle expulse des personnes vers la Croatie malgré sa connaissance des pratiques croates.

Plus de droits humains et moins de militarisation : pas d’argent pour Frontex !
Nous rejetons également la proposition émanant des cercles parlementaires, à savoir le développement de la mission de Frontex en Croatie pour une prétendue protection des droits humains. Les rapports faisant état de pushbacks auxquels Frontex a participé en Grèce, en Méditerrannée entre la Libye et l’Italie ou depuis l’Albanie et la Bulgarie montrent très clairement que Frontex fait partie du problème et non de la solution !

Malgré tout, le Parlement suisse a décidé pendant la session d’automne de soutenir l’agence européenne des frontières en versant 61 millions de francs par année et en envoyant un plus grand nombre de fonctionnaires aux frontières européennes, Croatie et Grèce y compris.

Solidarité sans frontières et les organisations signataires exigent également que la Suisse s’engage pour la création d’une instance de contrôle externe et légalement contraignante sur les activités de Frontex.

Crédits: Pixabay "Germany"