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Statistiques

Cartographie | Autour du mythe de l’invasion

D’où viennent nos étrangers? Combien sont-ils? Quelques données et cartes visent ici à déconstruire le mythe d’une prétendue « invasion ».

Un sondage Eurobaromètre sur l’immigration dans l’Union européenne publié en avril 2018 montre que les populations européennes ont tendance à largement surestimer la présence d’étrangers non-européens dans leurs pays respectifs (à ce propos). Quelques données et cartes visent ici à déconstruire le mythe d’une prétendue « invasion ». Les cartes ont été réalisées par Philippe Rekacewicz, géographe et cartographe de visionscarto.net, dans le cadre d’un partenariat avec Vivre Ensemble. Originales, elles méritent d’être diffusées sans modération.

Part de la population étrangère par rapport à la population totale

Qu’en est-il en Suisse?

En Suisse, sur les quelque 8,5 millions d’habitants en 2017, 2,1 millions (25 %) étaient de nationalité étrangère. Un taux élevé comparativement au reste de l’Europe, qui s’explique par les difficultés d’accès à la nationalité suisse (qui se sont encore durcies depuis le 1er janvier 2018) ainsi que par l’attrait relatif pour le passeport suisse des ressortissants de l’Union européenne.

Origine de la population étrangère résidant en Suisse. Source Secrétariat d’État aux migrations (SEM)

Et justement, 83% des étrangers résidant de manière permanente en Suisse sont européens et proviennent pour 2/3 des pays membres de l’UE/ AELE. Les Allemands figurent en tête, suivis des Italiens, puis des Portugais.

Restent donc 17 % de ressortissants non-européens, avec en tête les personnes originaires du Continent asiatique (7,5 %), africain (5 %), puis américain et d’Océanie. Les apatrides représentant 0,1 % de la population étrangère en Suisse.

En Europe, sur 541 millions habitants, 11 % sont d’origine étrangère, dont un peu moins de la moitié est une migration intra-européenne.

D’où est originaire la population étrangère installée en Europe?

Seuls 6% des étrangers en Europe proviennent donc d’États extra-européens. Cette réalité est cartographiée en pages 14-15. Elle illustre à quel point le discours sur la migration africaine et en particulier subsaharienne, est marqué  par la disproportion (p. 9).

Pour encore ramener les choses dans leur contexte, nous avons également cherché à montrer où se situait le taux de demandeurs d’asile en Europe. Avec moins d’un million de demandeurs d’asile en moyenne annuelle entre 2014 et 2017, ceux-ci représentent 0,2 % de la population totale européenne.

Cartes Philippe Rekacewicz
Texte: Sophie Malka