Victimes de la misère et de la guerre, part de l’humanité bafouée espérant un futur meilleur, opportunistes économiques, responsables des événements choquants de Paris et de Cologne, etc.: en 2015, les personnes migrantes ont eu droit à un flot ininterrompu de qualificatifs, souvent radicalement antagonistes. Compassion, solidarité, méfiance, rejet… Les phénomènes migratoires ont généré un paradoxe médiatique, faisant écho aux réactions publiques contradictoires et excessives. En revanche, le mot d’ordre des gouvernements, à l’exception de l’Allemagne, a été on ne peut plus clair: la venue de ces personnes sur le sol européen n’est pas désirable. Malgré les embûches et la volonté de contention des États nationaux, un certain nombre de personnes a finalement atteint le sol suisse et notamment Genève. Peu importe les étiquettes avec lesquelles on veut les définir, elles font désormais partie intégrante de la réalité quotidienne du canton. Une gageure pour la capacité d’accueil de ce dernier: comment recevoir avec dignité les nouveaux arrivants et faire en sorte qu’ils participent à la vie locale? Quelles sont les perspectives pour 2016?