Début octobre, la Suisse et l’Europe apprenaient la nouvelle du drame de Lampedusa. Dans les médias romands, au-delà de la tragédie, de l’émotion suscitée par la découverte des corps, une notion récurrente : celle du «flux incontrôlé» ou du «problème de l’afflux des migrants sur les côtes européennes», qui contribue à l’idée-reçue d’une Europe envahie. Une notion de surnombre qui fait écho à l’un des modes de description des étrangers les plus usités par les acteurs politiques suisses depuis les années 20. Les chiffres des entrées irrégulières par la Méditerranée, des migrations et de l’asile dans le monde montrent pourtant que ce n’est pas le cas. De plus, le rôle joué par l’UE et ses Etats membres n’est que très peu questionné.