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Notre regard

Kosovo | Retour impossible pour les Roms

Données socio-démographiques

Capitale: Pristina
Population: 1,8 à 2,4 millions (estimations) Albanais (90%), Serbes, Roms, Ashkalis, Egyptiens, Bosniaques, Croates, Turques, Goranis
Langues majoritaires: albanais, serbe
Religions: Islam, Christianisme

Statistiques concernant les ressortissants kosovars en Suisse

Compte tenu de la reconnaissance de l’indépendance du Kosovo courant 2008, les chiffres 2008 ne sont pas complets. Par ailleurs, l’ODM ne tient pas de statistiques détaillées par minorité.

Nouvelles demandes d’asile déposées de janvier à octobre 2009 >> 596 du Kosovo / 13’447 demandes totales

  • Dossiers traités de janvier à octobre 2009 >> 512, dont: >> Octroi de l’asile = 3 (0,7%) >> Admissions provisoires = 22 >>
  • Décisions négatives = 434 (197 rejets / 237 NEM) >> Radiations = 53

De l’indépendance au renvoi des minorités vers le Kosovo

Le 17 février 2008, le Kosovo a unilatéralement déclaré son indépendance. Immédiatement reconnue par les Etats-Unis et la plupart des Etats de l’UE, cette indépendance est contestée par la Serbie et différents Etats. Sa légitimité est actuellement examinée par la Cour internationale de justice. Outre des difficultés économiques -le territoire est l’un des plus pauvre d’Europe- le Kosovo peine aujourd’hui à assurer la sécurité des différentes minorités qui le composent. S’agissant des Roms, le Comité d’expert sur les Roms du Conseil de l’Europe appelle à examiner très attentivement toute demande d’asile émanant de membres des communautés Roms du Kosovo (Roms, Ashkalis, Egyptiens), et plusieurs ONG suisses ont interpellé la Suisse, qui prévoit de signer un accord de réadmission avec le Kosovo. Elles demandent un moratoire sur le renvoi des Roms tant que leur sécurité et leur dignité ne sont pas assurées.

Le Kosovo: un Etat sûr pour la Suisse

La Suisse prévoit de signer un accord de réadmission avec le Kosovo. En avril 2009, le Kosovo a été déclaré «Etat sûr» par la Suisse, une qualification permettant à la Confédération de ne pas entrer en matière (NEM) sur toute demande d’asile de ressortissants du pays, sauf en cas d’indices concrets de persécution.

Les Roms et les autres minorités ethniques au Kosovo

La situation des communautés roms au Kosovo, dix ans après la guerre, est toujours caractérisée par la discrimination, les menaces et les tracasseries. Depuis juillet 2009, les attaques envers les Roms ont nettement augmenté et leurs conditions de sécurité se sont détériorées. Ils souffrent du manque de logements et d’emplois, et leur liberté de mouvement est restreinte. Certains Roms logent encore et toujours dans des camps. A Mitrovica, des personnes expulsées par d’autres pays sont hébergées dans des camps contaminés au plomb. Une partie des Roms n’ont pas de documents d’identité valables et sont ainsi, dans les faits, apatrides.

Plus largement, l’indépendance du Kosovo n’a pas abouti à une amélioration de la situation des minorités ethniques, bien au contraire. Depuis la déclaration d’indépendance du Kosovo, la responsabilité des personnes expulsées vers cet Etat par les autres pays est retombée sur les autorités kosovares. En raison du manque de ressources financières, ces autorités, en particulier dans les communes, n’ont pas les capacités de subvenir aux besoins les plus élémentaires.

Le manque de logements est particulièrement aigu: les anciens logements des personnes renvoyées ont été endommagés ou sont aujourd’hui occupés. Les organisations internationales liées à l’ONU ou à l’UE n’ont plus de responsabilité directe pour les retours des personnes renvoyées. Les plans d’action existants pour l’intégration des communautés roms n’ont pas été mis en œuvre.

Le gouvernement kosovar part du principe que 35’000 membres des communautés rom, ashkali et égyptienne sont enregistrés en Allemagne, 10’000 au Monténégro, en Macédoine et en Bosnie- Herzégovine et que 50’000 vivent en Serbie, en tant que déplacés. Le gouvernement prévoit un nombre considérable de renvois de Roms provenant de ces pays et craint que ceci ne provoque une aggravation de la situation des Roms au Kosovo.

OSAR, Amnesty International, Société pour les peuples menacés, Rroma foundation, humanrights.ch, 30 septembre 2009