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Notre regard

Somalie | Un pays sans Etat, une population sans espoir

Données socio-démographiques

Population: 9 millions (ONU, 2008)
Capitale: Mogadiscio
Langues usuelles: somali (officiel), arabe(officiel), italien et anglais
Religion officielle: Islam

Les réfugiés somaliens en Suisse

En Suisse, l’octroi de l’admission provisoire est quasi automatique pour les Somaliens, car les renvois sont considérés comme inexécutables. Certains vivent avec une admission provisoire depuis parfois dix ou quinze ans.

Demandes d’asile en Suisse en 2008

  • Cas traités: 411
  • Radiations: 65
  • Décisions négatives: 60
  • Décisions positives: 286 (18 permis B réfugiés et 268 admissions provisoires)

Un pays sans Etat, une population sans espoir

Depuis la chute du dictateur Siad Barré en 1991, la Somalie est « un pays sans état, une nation sans gouvernement et une population sans grand espoir». (Xavier Colin, Géopolitis, février 2009). Ces dernières années ont été marquées par un déplacement majeur de population, à l’intérieur et l’extérieur du pays, chassée par les violences claniques et les exactions gouvernementales. Le pays compte quelque 1,3 millions de déplacés internes et 430 000 réfugiés dans les pays limitrophes (Kenya, Ethiopie, Djibouti, Yemen). A Mogadiscio, les conflits ont causé la fuite d’environ 700’000 personnes. 300’000 se sont groupées dans le plus grand camp de déplacés au monde, non loin de la capitale, où les conditions de vie sont décrites comme inhumaines.

Zoom sur la Somalie | septembre 2009

Née de l’union des ex-colonies britanniques et italiennes en 1960, la Somalie connaît neuf ans de stabilité, avant le coup d’Etat militaire de Siad Barré. Le dictateur privilégie son clan, les Marehans. Dès 1989, les Issas du nord et les Hawiyés du centre s’unissent pour renverser le pouvoir du sud. A la chute de Barré en 1991, les vainqueurs s’entredéchirent: les Issas proclament l’indépendance du Somaliland. Un territoire sans reconnaissance internationale, mais qui connaît une certaine stabilité politique et économique. Dans le reste du pays, la violence clanique redouble. Les interventions des Etats-Unis et de l’ONU en 1992 et 1993 n’amènent aucune stabilité. En 1998, c’est au tour du Puntland de décréter son autonomie, pour échapper aux guerres de clans qui font rage dans le sud. En 2000, les Chefs de clan tentent de réconcilier les milices armées par la création d’un Gouvernement de transition (GTS).

Avancées des islamistes. En 2006, l’Union of Islamic Courts s’empare de Mogadiscio et de la plupart des territoires du sud. Ces milices veulent instaurer un régime islamique et débarrasser la Somalie de toute présence étrangère. Soutenues logistiquement par l’Erythrée, elles sont battues en retraite fin 2006 par le GTS, appuyé par les USA et l’armée éthiopienne.

En 2008, les islamistes reprennent la majeure partie sud de la Somalie. L’armée éthiopienne, stationnée au côté d’une mission de l’Union africaine (AMISOM), se retire en janvier 2009. Au même moment un islamiste modéré est élu à la présidence du GTS. Peine perdue. Les plus radicaux des islamistes, dont Al Shahab, proche d’Al-Quaida, s’attaque avec d’autres à Mogadiscio. Le GTS en appelle à l’aide étrangère.

Que devient la population? Médecin sans Frontières parle d’une population martyrisée, d’un trou noir humanitaire, sans témoin et sans image. Human Rights Watch dénonce les attaques aveugles, les meurtres, les viols, l’utilisation de civils comme boucliers humains et des pillages par le GTS, les troupes éthiopiennes et les insurgés.

Les frontières avec le Kenya, le Djibouti et le Yémen sont officiellement fermées aux Somaliens. Nombreux sont ceux qui essaient de fuir par terre ou par mer, laissés à la merci de passeurs.

Elise Shubs, analyste-pays Country information research center (CIREC)

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