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Notre regard

Turquie | Poste-frontière de l’Europe [2011]

Données socio-démographiques

Capitale: Ankara
Population: 71’158’647
Langues: turque (officielle), kurde, dimli, azeri, kabardian
Religions: Musulmans (99,8%), Chrétiens et Juifs (0.2%) Ethnies: Turcs (80%), Kurdes (20%)

Turquie, pays de transit

Demandes d’asile en Turquie: Selon les autorités turques, une hausse de 285% a été enregistrée entre 2006 et 2008. Le HCR en Turquie évalue à 10’500 les demandes d’asile qu’il a enregistrées en 2010.

Nombre de passages entre la Turquie et la Grèce en 2010: 128’000 38’992 demandes d’asile ont été enregistrées à la frontière grecque en 2010 (7’574 en 2009)

Pays de provenance majoritaire des demandeurs d’asile: Afghanistan, Inde, Pakistan, Irak, Iran, Palestine, Somalie, Nigeria, Maghreb Nombre de «Misafir Hanesi » centres de rétention turques: 12

Longueur de la frontière gréco-turque: 200 km -une partie terrestre en Thrace (12,5 km), le reste délimité par le fleuve Meriç – Evros (en grec) – ainsi qu’une partie maritime dans la mer Egée (longueur disputée).

Poste-frontière de l’Europe

Sa situation géographique a fait de la Turquie une plaque tournante pour les migrants cherchant un passage vers l’Europe. Signataire de la Convention de Genève de 1951 relative au statut des réfugiés, elle réserve cette protection aux seuls réfugiés européens. La majorité, Irakiens, Afghans et autres migrants se retrouvent donc sans protection.

Lors du passage en Turquie, nombre de migrants sont arrêtés, puis enfermés dans des centres de rétention. Une procédure de renvoi est mise en œuvre. L’absence de contrôle d’un juge sur la détention conduit à des détentions arbitraires. Ni les motifs de la détention, ni la durée ne sont communiqués aux intéressés, incarcérés jusqu’à leur renvoi forcé. Plusieurs témoignages font état de mauvais traitements.

Deux centres de rétention pour étrangers (Tunca et Kiklareli) se trou- vent à la frontière gréco-turque sur territoire turc. Human Rights Watch a documenté les cas de demandeurs d’asile Irakiens, retenus au centre de Tunca, renvoyés de force en Irak où ils ont été emprisonnés et torturés. La Turquie a un taux de renvoi forcé légal et illégal très élevé.

Les personnes qui ne sont pas arrêtées en Turquie tentent généralement un passage vers l’Europe par la frontière gréco-turque. Les contrôles accrus, par les autorités turques, grecques ou encore par l’Agence européenne FRONTEX, a rendu son franchissement toujours plus risqué. Selon le HCR, durant les cinq premiers mois de 2010, 10’000 personnes ont tenté de traverser le fleuve Meriç / Evros, quatre fois plus qu’en 2009. Depuis début 2011, une cinquantaine de personnes y ont été retrouvées noyées. Un récent accord de réadmission entre les deux pays permet à la Grèce de renvoyer un quota de migrants vers la Turquie, si elle arrive à prouver qu’ils y ont transité. De plus, la Grèce renvoie des migrants en toute illégalité vers la frontières terrestre et maritime turque.

Les autorités grecques ont annoncé début janvier la construction d’un mur de 12,5 km le long de sa frontière avec la Turquie, afin d’endiguer le flux d’immigrés clandestins désireux d’entrer dans l’UE. La mesure a été critiquée par la Commission européenne, qui tente pourtant de négocier un accord de réadmission des clandestins avec la Turquie et ne veut pas braquer Ankara.

ELISE SHUBS
COUNTRY INFORMATION RESEARCH CENTER

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