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Préjugés

Oisiveté? Accès au marché de l’emploi

4. Témoignages

Témoignages de personnes relevant du domaine de l’asile

Vivre Ensemble relaie régulièrement, via sa revue, des témoignages de personnes relevant du domaine de l’asile qui racontent leurs difficultés de s’intégrer dans le marché du travail suisse. Nous vous proposons quelques extraits ci-dessous.

« En 2010, avec l’aide du Centre social protestant de Genève (CSP), nous avons demandé un financement au forfait intégration et j’ai pu suivre une formation d’aide-comptable à l’Ifage. J’ai obtenu un diplôme en décembre 2010. Munie de mon diplôme suisse, j’ai recommencé mes recherches d’emploi: chez Contaplus, Adecco, Manpower,… Tous me répondaient que les employeurs ne souhaitent pas engager des personnes titulaires d’un «permis F» en raison des démarches et papiers à remplir. Je me heurtais aussi à un obstacle de taille: mon manque d’expérience sur sol helvétique. (…) J’ai remarqué que beaucoup d’entreprises, même parapubliques, ignorent l’existence du permis F. Dans la rubrique offres d’emploi, où ils demandent des permis valables, le permis F n’est jamais mentionné explicitement. Certains employeurs demandent si une personne avec un permis F peut travailler sur le sol suisse. Et je comprends leurs inquiétudes: le permis F est qualifié d’admission provisoire. Qui aimerait investir pour une personne censée être en Suisse provisoirement? Pourtant, le permis  F est un permis comme tant d’autres, notamment le B, qui sont renouvelables chaque année ».

Témoignage de Marie-Goretti Nduwimana, « Le casse-tête des Permis F« , publié dans Vivre Ensemble, n° 143, juin 2013.

« Mon mari est psychiatre. Nous venons d’un milieu aisé. Nous avons tous deux étudié dans un lycée international d’Istanbul. Mon mari s’est engagé pour la cause kurde. Pour cette raison, il a dû quitter la Turquie et demander l’asile en Suisse. Nous avons d’abord vécu à Lausanne, puis à Genève. En 2008, lorsque nous avons obtenu le permis F, nous avons d’abord été soulagés. Après plusieurs d’années d’incertitude, notre vie allait se stabiliser et mon mari pourrait (enfin!) chercher du travail dans sa profession. Nous étions bien décidés à devenir indépendants et nous souhaitions nous intégrer dans la société qui nous avait accueillis. ‘Maintenant tout sera plus facile!’ pensions-nous. En réalité, ce fut très compliqué. Que d’obstacles administratifs et de contradictions avons-nous  rencontrés! Nous aurions davantage eu besoin de conseils et d’encouragements ».

Témoignage de Leyla, « S’intégrer? Un parcours du combattant!« , publié dans Vivre Ensemble, n° 138, juin 2012.

Le point de vue d’une assistante sociale:

« De toute évidence, l’apprentissage de la langue est une priorité et doit débuter le plus rapidement possible. Des cours intensifs, adaptés à la situation de la personne et complétés par une immersion dans la société, permettent de rapides progrès. Pourtant, les entraves sont nombreuses sur ce chemin, les désillusions et les découragements aussi. C’est de fait un véritable parcours du combattant qui débute, parcours où la personne migrante se sent souvent seule et démunie lorsque ce qui lui est proposé ne correspond pas à ses besoins, à sa réalité du moment »

Lucine Miserez Bouleau, « S’intégrer: question de volonté?« , Vivre Ensemble, n° 149, septembre 2014.

Témoignage d’un employeur

L’entrepreneur Patrick Delarive souhaiterait embaucher une réfugiée. L’Etat ne lui facilite pas la tâche, comme il le témoigne dans une interview parue dans le 24 Heures, le 14 septembre 2015:

« Les autorités n’ont qu’un mot à la bouche: intégration. Mais dans les faits, au prétexte d’empêcher l’exploitation, elles veulent simplement éviter que les réfugiés se mettent au boulot », déclare-t-il.