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Documentation

HCR | Intentions et perspectives des réfugié·es d’Ukraine en Suisse

Alors que la Confédération a prolongé jusqu’à mars 2025 le statut S octroyé aux réfugié·es d’Ukraine, le Bureau suisse du HCR, le SEM et l’institut de sondage Ipsos ont fait paraître une étude s’intéressant aux profils et à la situation socio-économique des populations résidant actuellement en Suisse avec ce statut, et la façon dont elles envisagent leur avenir, à la fois en termes d’intégration en Suisse et de retour en Ukraine. Si la plupart souhaitent retourner dans leur pays, une majorité de l’envisage pas dans un avenir proche.

Ci-dessous le communiqué de presse du 13.12.23 du Bureau Suisse du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés et l’étude (uniquement en anglais)

De nombreuses personnes ukrainiennes réfugiées en Suisse ont l’espoir de retourner un jour dans leur pays, mais ne s’attendent pas à le faire dans un avenir proche. C’est ce qui ressort d’une étude (uniquement disponible en anglais) réalisée au printemps 2023 par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) et Ipsos, auprès de 2’800 réfugié-e-s d’Ukraine établi-e-s en Suisse.

Image de couverture: ©UNHCR / Anna-Tia Buss

Quels sont les profils et la situation socio-économique des ménages des réfugié-e-s venant d’Ukraine en Suisse? Quelles sont leurs intentions à court et à long terme en matière de retour? Une vaste enquête menée par le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, en collaboration avec le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) et Ipsos SA Suisse, a tenté de répondre à ces questions.

A la suite de l’invasion de l’Ukraine, près d’un tiers de la population du pays a été déplacée de force. Pour offrir une protection rapide à un grand nombre de personnes, la Suisse a activé en mars 2022 le statut de protection S, une forme de protection temporaire. Selon les statistiques publiées par le SEM, environ 66’000 personnes réfugiées ukrainiennes bénéficiaient d’un statut de protection S au début du mois de décembre. La présente enquête met en lumière la situation socio-économique, ainsi que les perspectives et les projets d’avenir de ces personnes réfugiées.

L’analyse se base sur un échantillon de 1’125 questionnaires, récoltés en ligne entre le 30 mars et le 1er mai 2023. Les données ont été collectées au niveau des ménages, fournissant ainsi des informations sur plus de 2 800 réfugié-e-s.

Principaux résultats

  • Démographie: 79% des réfugié-e-s venant d’Ukraine sont des femmes et des enfants. La plupart de ces personnes réfugiées sont arrivées en Suisse entre février et avril 2022. Elles sont originaires de la partie orientale de l’Ukraine ou de Kiev. 69% des réfugié-e-s ukrainien-ne-s en Suisse ont un diplôme universitaire.
  • Éducation: Les enfants en âge d’être scolarisés fréquentent l’école publique en Suisse, mais un quart d’entre eux fréquentent également l’école ukrainienne en ligne en parallèle.
  • Marché du travail: Le nombre de personnes actives (21%) correspond aux chiffres actuels du SEM sur l’intégration au marché du travail. Ce chiffre est très élevé si peu de temps après l’arrivée. Cependant, la moitié des personnes employées indiquent que leur activité professionnelle actuelle est d’un niveau inférieur à leur emploi précédent en Ukraine. Environ un tiers des personnes interrogées est au chômage et un quart déclare suivre une formation professionnelle. Le principal obstacle à l’intégration sur le marché du travail est la connaissance requise d’une langue du pays, suivie du manque d’opportunités professionnelles correspondant aux qualifications des personnes et de l’insuffisance de la formation ou de la reconnaissance des qualifications.
  • Santé et qualité de vie: La plupart des personnes interrogées déclarent être en bonne ou très bonne santé. Cependant, un ménage sur huit (13%) comprend des membres de la famille qui ont besoin de soins en raison d’un handicap ou d’une maladie. Près de la moitié des personnes interrogées indiquent qu’un problème de santé a affecté leur vie quotidienne au cours des six mois précédant l’enquête. Les personnes arrivées dès le printemps 2022 décrivent une meilleure qualité de vie que celles arrivées plus tard.
  • Revenu: La majorité des personnes parviennent à satisfaire en grande partie ou totalement leurs besoins de base grâce à leurs revenus. Un quart des personnes interrogées indiquent ne pas pouvoir les couvrir.
  • Intentions de retour: Environ un tiers des personnes interrogées espèrent revenir un jour en Ukraine, la majorité (40%) est indécise et environ un tiers indique ne pas vouloir retourner. Les adultes plus âgés sont plus susceptibles de planifier un retour, y compris ceux qui ont un-e conjoint-e ou des enfants en Ukraine ou en Suisse. Les principaux obstacles au retour sont les problèmes de sécurité et l’occupation du territoire où vivaient les réfugié-e-s, le manque d’accès aux soins, mais aussi le manque d’opportunités professionelles et de moyens de subsistance

Pour plus d’information:
Lien vers l’étude (uniquement disponible en anglais)