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Documentation

Mineurs | La société suisse de psychiatrie de l’enfant tire la sonnette d’alarme

Un quart des demandes d’asile déposées en Suisse concerne des mineurs, dont un quart de mineurs isolés. La Société Suisse de psychiatrie et psychothérapie de l’enfant et de l’adolescent (SSPPEA) appelle, dans un communiqué de presse et une prise de position publiés le 2 novembre, à une identification et une détection précoce des traumatismes. Un investissement humanitaire nécessaire pour leur avenir et leur intégration, estime la SSPPEA, qui formule des recommandations précises à l’intention des autorités fédérales et cantonales quant à leur prise en charge.

Cliquez ici ou sur l’image ci-dessous pour télécharger la prise de position de la SSPEA sur la situation et les soins des réfugié-e-s mineur-e-s en Suisse (2 novembre 2016).

[caption id="attachment_35761" align="alignright" width="212"]priseposition_ssppea Prise de position de la SSPPEA sur la situation et les soins des réfugié-e-s mineur-e-s en Suisse[/caption]

Soigner les traumatismes psychiques, surtout chez les réfugiés mineurs

Berne, le 2 novembre 2016 – La question des réfugiés est un sujet brûlant, en Suisse aussi. L’année passée, plus de 10’000 demandes d’asile provenant de réfugiés mineurs ont été reçues. Un quart d’entre eux, en majorité des hommes, étaient arrivés en Suisse seuls. Sur la route de l’exil, ces jeunes gens ont souvent subi d’énormes souffrances. C’est pourquoi leur santé psychique nécessite attention particulière. Selon la Société Suisse de psychiatrie et psychothérapie de l’enfant et de l’adolescent (SSPPEA), qui prend une position claire à ce sujet, il s’agit là d’un investissement humanitaire, qui est nécessaire pour leur avenir.

Le nombre des réfugiés mineurs est en augmentation. En 2015, environ 40’000 demandes d’asile ont été déposées en Suisse, dont plus de 10’000 provenaient de mineurs. Un quart de ces derniers, dont une majorité de garçons, avaient fait le voyage sans leur famille, soit près de 2500 mineurs non accompagnés. Nombre d’entre eux souffrent de maladies psychiques. Les problèmes les plus fréquents sont les symptômes post-traumatiques, les dépressions et les troubles anxieux. Les expériences traumatisantes dans le pays d’origine en sont la cause, mais aussi les épreuves souvent douloureuses endurées sur le chemin de l’exil.

Un investissement humanitaire pour l’avenir

Dans sa prise de position sur le sujet, la SSPPEA a résumé ses principales revendications en matière de soins psychiatriques pour les enfants et les adolescents. Selon le Professeur Alain Di Gallo et le Docteur Hélène Beutler, co-présidents de la société de discipline médicale, ce document a pour but «d’attirer l’attention des politiques sur la situation psychique des réfugiés mineurs et de formuler des revendications relatives à un traitement adéquat». Comme l’expliquent les deux experts, «des soins psychiatres précoces et adaptés peuvent aider les personnes concernées à apprendre à vivre avec leurs traumatismes et favorisent une bonne intégration».

Un investissement dans la santé psychique de ces jeunes gens est un investissement humanitaire pour leur avenir. Ce document a aussi valeur de recommandation d’action. Il doit également servir à sensibiliser les centres d’accueil, de procédure et de migration à la thématique.

Assurer les besoins de base, détecter tôt les problèmes psychiques et les traiter correctement

Les besoins humanitaires de base sont au cœur des revendications des spécialistes. Il est question de dignité humaine, de protection et de droit à la formation. Cela est possible à condition de disposer de services d’interprétariat. Selon la SSPPEA, les enfants et les adolescents ont besoin d’un environnement propice à leur développement: «Les familles ne doivent pas être séparées et les jeunes non accompagnés doivent habiter dans des lieux appropriés et spécialisés pour l’accueil des mineurs».

La société de discipline médicale mise sur la détection précoce, d’où l’importance de faire attention dès le premier examen médical aux signes de souffrance psychique, de façon à pouvoir immédiatement donner un diagnostic plus approfondi et un traitement par le biais d’un interlocuteur compétent en matière de prise en charge psychiatrique et psychologique.

Sur le plan cantonal, la Société Suisse de psychiatrie et psychothérapie de l’enfant et de l’adolescent (SSPPEA) réclame que les centres de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent mettent sur pied un dispositif commun pour les soins de santé primaires des réfugiés mineurs. Alain Di Gallo et Hélène Beutler insistent sur le fait que l’évaluation de l’état psychique, et au besoin, le recours rapide à des interventions orientées vers les besoins favorisent durablement le développement et l’intégration des réfugiés mineurs.

La Société Suisse de psychiatrie et psychothérapie de l’enfant et de l’adolescent (SSPPEA) est la société de discipline médicale des psychiatres pour enfants et adolescents. Elle compte environ 600 membres. La SSPPEA et la Société suisse de psychiatrie et psychothérapie SSPP sont réunies au sein de l’organisation faîtière FMPP. La SSPPEA est responsable du développement de la spécialité, de la formation post graduée et continue, ainsi que de l’assurance qualité. La société de discipline médicale s’engage en faveur de soins psy- chiatriques et psychothérapeutiques de qualité pour les enfants et les adolescents. www.sgkjpp.ch