Editorial | Merci d’être venus
Ils n’ont pas pu voter le 19 octobre, mais ce sont bien eux, les étrangers, requérants d’asile et autres Albanais stigmatisés par l’UDC, qui ont reçu le résultat des dernières élections fédérales comme un coup de massue.
Quelle que soit la formule de gouvernement qui sortira le 10 décembre des conciliabules politiques, ils savent déjà que, pendant quatre ans, un parti qui a fondé sa propagande sur la xénophobie va peser de tout son poids sur leur destin. Et pourtant, sans eux, que serait la Suisse?
Sous l’impulsion de Solidarité sans frontière (SosF), qui fédère de nombreux groupes de solidarité avec les requérants d’asile et les étrangers, une campagne de longue durée a commencé à faire entendre cette vérité: «Sans nous, rien ne va plus».
Au moment où tant de nos concitoyens, aveuglés par une logique simpliste, s’en prennent aux étrangers comme à des boucs émissaires, cette affirmation simple du rôle vital des étrangers dans notre société est peut-être bien la meilleure des ripostes.
Et plutôt que de leur dire «partez», notre pays ferait bien d’apprendre à leur dire «merci d’être venus».
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