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Notre regard

RDC | Un gisement de violence [2010]

Données socio-démographiques

Capitale: Kinshasa
Population: 66 millions (UN, 2009)
Langues: français, kikongo, lingala, kiswahili et tshiluba
Religion: Christianisme (surtout Églises du Réveil), Islam
Ethnies: les peuples bantous (env. 80%) dont les principales ethnies sont les Luba (18%), les Mongo (17%), les Kongo (12%) et les Rwandais hutus et tutsis (10%), les Lunda, les Tchokwé, les Tetela, les Bangala, les Shi, les Nande, les Hunde, les Nyanga, les Tembo et les Bembe. Les ethnies non bantoues sont les Soudanais, les Nilotique, les Chamites et les Pygmées.

Statistiques des demandes d’asile pour la RDC en 2009

  • Nouvelles demandes: 181
  • Dossiers traités en 1ère instance : 225
  • Décisions positives: octroi de l’asile: 7
  • Admissions provisoires: 73
  • Décisions négatives: 132 (100 rejets / 32 NEM)
  • Radiations: 13

Un gisement de violence

Vaste pays, avec d’immenses ressources économiques, la République Démocratique du Congo a été au centre du conflit le plus meurtrier depuis la seconde guerre mondiale. La guerre qui dure depuis plus de 15 ans a fait plus de 5 mio de morts dans les combats et ses effets indirects que sont la malnutrition et les maladies. Plus de 2 mio de déplacés internes et environ 300’000 Congolais ont fui dans les pays limitrophes. «Ce conflit se perpétue dans la plus incroyable indifférence». (Géopolitis, Xavier Colin, 20 mai 2009)

La République Démocratique du Congo (RDC) – ancien Zaïre – rassemble différentes ethnies parlant de très nombreuses langues. En 1996, une grande partie des deux millions de réfugiés Rwandais – majoritairement hutus – refusent de quitter le pays et s’allient aux rebelles luttant contre le pouvoir de Mobutu. Cette rébellion, soutenue en sous-main par les autorités rwandaises et ougandaises, porte Laurent-Désiré Kabila au pouvoir.

En 1998, Kabila doit faire face à une deuxième guerre de 5 ans impliquant neuf pays africains ainsi qu’une trentaine de groupes armés. Il sera lui-même assassiné en 2001. Aujourd’hui, malgré la présence des casques bleus onusiens et les tentatives de formation d’un gouvernement composé des principaux groupes armés, la situation reste très précaire. Le nouveau gouvernement n’a pas le monopole du pouvoir.

En 2008, les milices hutus affrontent les forces gouvernementales au Nord Kivu, dans l’est de la RDC. Crimes de guerre et autres violations des droits humains par les groupes armés et par les forces gouvernementales sont perpétrés. Il s’agit notamment d’assassinats, d’enlèvements de civils, de viols et autres formes de violence sexuelle et d’utilisation d’enfants comme combattants de groupes armés. À la fin de l’année, un quart de la population du Nord Kivu est déplacé.

En 2009, l’éruption de violence dans la province de l’Equateur, liée aux tensions socio-économiques et politiques entre les tribus, illustre le potentiel d’instabilité et l’incapacité du gouvernement congolais à répondre aux crises. Près de 200’000 civils congolais fuient leurs foyers.

Entre le 14 et le 17 décembre 2009, la Lord’s Resistance Army (LRA), un groupe rebelle ougandais, effectue une horrible attaque dans la zone Makombo du district du Haut Uélé, dans le nord-est, près de la frontière avec le Soudan. Dans une opération bien planifiée, la LRA tue plus de 321 civils et en enlève plus de 250 autres, dont au moins 80 enfants.

Alors que la RDC est tragiquement appelée «la capitale mondiale du viol», exécutions arbitraires, tortures, traitements inhumains et dégradants sont omniprésents dans tout le pays, la plupart commis par l’armée, les services de renseignement de la police et les milices armées.

Elise Shubs et Elodie Guyon
Country information research center (cirec.ch)

Sources

Voir aussi: