Aller au contenu
Notre regard

Lettre à Mme Sommaruga | Stop Frontex

Pour les Jeunes Vert-e-s, la situation est évidente: la Suisse ne doit plus participer à l’isolation de l’Europe. Il faut mettre un terme à la participation à Frontex, autant au niveau financier qu’opérationnel.

Si vous êtes d’accord avec l’analyse des Jeunes Verts, vous pouvez envoyer une email contestataire à la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga et revendiquer la cessation immédiate de toute participation suisse à l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex.

Frontex garde les frontières européennes avec un système de surveillance sophistiqué en les transformant de plus en plus en forteresse. Cependant, cette politique occulte parfaitement un point important: la migration est un fait, contre lequel on ne peut pas lutter en dressant des murs et des barrières. Même la meilleure des protections des frontières n’empêchera pas les gens de fuir en cas de nécessité. Immigrer est un droit !

frontex

Pour signer la lettre, cliquez ici.

Voici le contenu de la lettre:

Chère Madame Sommaruga
Cher Monsieur Gattiker

Il y a quelques semaines, l’indignation suscitée par le décès tragique de centaines de réfugiés au large de Lampedusa laissait espérer un changement dans la politique d’asile de l’UE et de ses partenaires à travers le continent européen. L’espoir demeurait que les politiciennes et les politiciens de toute l’Europe se battraient finalement ensemble et, face aux tragédies sans fin, décideraient de se prononcer pour un cap libéral. Rien ne s’est passé.
La Suisse en est aussi responsable. La récente suppression des procédures d’asile aux ambassades pousse encore plus de personnes à tenter d’atteindre l’Europe par bateau pour accéder à un meilleur avenir. En plus, la Suisse participe financièrement et au niveau opérationnel au programme Frontex. Cette agence est directement responsable du fait que l’Europe devient de plus en plus clairement une forteresse.

Les méthodes utilisées par Frontex pour lutter contre les embarcations de réfugiés sont plus que douteuses. En 2008, le chef des secours de la police militaire italienne de Rome, Saverio Manozzi, déclarait à Amnesty International : « Lors de rencontres officielles […] Face aux immigrants illégaux, la défense consiste à aller à bord des bateaux afin de saisir les provisions et le carburant pour qu’ils soient obligés de continuer leur route dans ces conditions ou, et c’est mieux, de faire demi-tour. »

Cette politique occulte cependant un élément : La migration est un fait. Peu importe les lois promulguées par la Suisse ou l’UE et ses États Membres – cela ne change pas les conditions difficiles dans certaines parties du monde. Et cela nous concerne tous ! En particulier en Suisse, où nous profitons plus que d’autres pays de la globalisation économique et où, dans notre faste consommation, nous oublions parfois qu’en dehors de ce petit pays des souffrances incroyables sont courantes.
Les migrations ont toujours eu lieu et elles existeront toujours. La question est simplement : comment l’abordons-nous ?

Madame Sommaruga, Monsieur Gattiker, nous vous le demandons instamment : la Suisse ne doit plus participer à l’Europe de l’isolation. Nous avons besoin d’une globalisation qui soit bénéfique à toutes et tous, pas seulement à quelques-uns.

Ainsi, stoppez la participation tant financière qu’opérationnelle de la Suisse à Frontex. Un pays qui se réfère en permanence à sa tradition humanitaire ne peut pas collaborer main dans la main avec de telles agences.

Merci beaucoup pour votre attention et cordiales salutations.

Voir également l’analyse de Claire Rodier dans l’article « Le contrôle des frontières: un mirage aux enjeux humains et financier« , publié dans Vivre Ensemble n°144.