La Libre Belgique | Italie: destination le palais de la honte
Dans la périphérie de Rome, un immeuble est occupé par des centaines de réfugiés politiques venus de la corne de l’Afrique. Ils vivent dans des conditions déplorables.
Article paru dans La Libre Belgique, le 28 octobre 2013. Cliquez ici pour lire l’article complet sur le site de La Libre Belgique.
Extraits:
Une organisation humanitaire, une seule, n’a pas abandonné le Palazzo Salaam. Donatella D’angio est médecin volontaire pour Citoyens du monde. Une fois par semaine, elle propose des consultations gratuites aux occupants. « Je rencontre toutes les maladies et pathologies possibles. Beaucoup souffrent des voies respiratoires à cause de l’humidité et des mauvaises conditions de vie, mais nombreux sont ceux qui tombent en dépression ou développent des ulcères à cause du stress dû à l’absence de perspective », explique cette femme engagée. « Quand ils arrivent ici, l’Italie leur donne un statut de réfugié et puis les abandonne. Nombreux sont ceux qui restent des journées entières couchés sur leur matelas, ils ne mangent pas, n’ont pas d’argent pour prendre le bus ou le métro. On les considère comme des délinquants s’ils sont contrôlés dans les transports publics. Mais ils devraient être protégés. L’accueil est un droit pour qui demande la protection internationale, la charité ne suffit pas. »
Le constat est cruel pour ce pays européen qui avoue ne pas s’en sortir à cause des trop nombreux demandeurs d’asile arrivés ces derniers mois. Une situation que Cecilia Malmström, la commissaire européenne compétente en la matière, relativise dans les pages du « Corriere della sera » : « Des 330000 demandeurs d’asile arrivés en 2012 en Europe, 70 % ont introduit une demande dans cinq États membres, l’Allemagne, la France, la Suède, la Belgique et la Grande-Bretagne. Avec 15700 demandes déposées en Italie, ce n’est pas le pays qui subit la plus forte pression ». Entre 2007 et 2013, l’Italie a reçu quatre cent septante-huit millions d’euros pour gérer les flux migratoires, une somme de trente millions supplémentaires vient d’être débloquée. « Nous savons très bien que l’Italie reçoit beaucoup d’argent pour s’occuper des migrants mais ne le dépense pas pour nous », assène rageusement Bahar. « Le gouvernement italien met tout en poche et nous, nous dormons dans la rue ! »
Sur la situation dans cet édifice, voir aussi:
- « ‘Salaam Palace’, l’enfer des réfugiés en Italie« , publié par MyEurop, le 6 novembre 2013.