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Notre regard

Le Global Detention Project devient une association indépendante

Communiqué de presse du Global Detention Project, du 29 octobre 2014. Veuillez trouver sur le site du Global Detention Projet le communiqué de presse en anglais en cliquant ici.

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Le Global Detention Project (GDP) annonce aujourd’hui qu’il quitte l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID) ou il était basé depuis huit ans pour se re-constituer en centre de recherche indépendant à but non lucratif.

Situé à Genève, le GDP fournit aux décideurs politiques, groupes de la société civile et institutions de droits de l’homme, des données et analyses minutieusement élaborées sur les régimes de la détention liée à l’immigration, tout en soulignant particulièrement l’impact de ces politiques sur la santé, les droits humains, et le bien être des migrants sans papiers, demandeurs d’asile et réfugiés.

Face au nombre croissant de pays qui l’ont adoptée durablement en réponse aux pressions migratoires dans le monde entier, la détention liée à l’immigration est devenue un sujet de préoccupation incontournable tant en Suisse, qui prévoit d’y recourir davantage, qu’au sein de la communauté internationale des droits humains.

Le nouveau Haut-Commissaire aux droits de l’homme, le prince jordanien Zeid Ra’ad al-Hussein a utilisé son discours inaugural en septembre dernier pour mettre en évidence les problèmes engendrés par la détention liée à l’immigration. Il a souligné que la détention des demandeurs d’asile et des migrants ne devrait être appliquée qu’en dernier recours, dans des circonstances exceptionnelles, et pour une durée la plus courte possible, dans le respect des garanties de procédure. Il a ajouté que la tendance à promouvoir l’application de la loi et les paradigmes du tout sécuritaire au détriment du cadre des droits humains déshumanise les migrants en situation irrégulière, génère un climat de violence à leur encontre et les prive de la pleine protection de la loi.

En dépit de cette inquiétude grandissante, la Suisse envisage d’augmenter le nombre de personnes placées en détention en raison de leur statut migratoire. A Genève, les autorités prévoient d’augmenter la capacité de détention du canton de 20 à près de 170 places d’ici 2017.

Créé à l’origine en 2006 comme un projet de recherche de l’Institut de hautes études internationales et du développement, le GDP est devenu une des principales sources mondiales d’information et d’analyse sur la détention liée à la migration.

Face au statut du GDP, devenu une ressource importante pour les universitaires, la communauté internationale et les organisations de la société civile, les responsables de l’Institut et du GDP ont pris conscience de la nécessité de travailler ensemble pour relancer le projet sous la forme d’une organisation indépendante.

Officiellement constitué en association régie par le droit suisse en mai 2014, le GDP a pris un nouveau départ et fonctionne en tant qu’institution indépendante depuis fin septembre. La supervision est assurée par un groupe de personnalité diverses provenant du milieu universitaire, des organisations internationales, des défenseurs des droits et du plaidoyer et de l’entreprise privée.

«Au cours des huit dernières années, l’Institut a fourni un vivier riche et stimulant pour les concepts innovants élaborés par les différents étudiants qui ont participé à la création du Global Detention Project» a déclaré Michael Flynn, Directeur exécutif et fondateur du GDP. «Alors que nous amorçons cette nouvelle étape, nous nous réjouissons de poursuivre notre collaboration avec les étudiants et la faculté de l’Institut pour produire des travaux de haut niveau sur ce sujet critique pour la communauté internationale contemporaine. »

Selon Prof. Elizabeth Prügl, professeur de sciences politiques et ancienne directrice adjointe de l’Institut: « Le GDP aborde une question de droits humains largement méconnue dans un monde caractérisé par la migration et les flux, mais gouverné par les États et leurs frontières. C’est un projet dynamique et visionnaire qui repousse les frontières de la gouvernance mondiale ».

L’une des futures initiatives du GDP au début de 2015 est le lancement d’une nouvelle « Base de données mondiale sur la détention liée à la migration » qui fournira des informations détaillées sur les pratiques de la détention dans tous les pays qui ont recours à cette forme de contrôle de l’immigration. La base de données comprendra des données minutieusement collectées portant sur les centres de détention et les lois sur l’immigration, accompagnées d’indicateurs portant sur la surveillance des institutions de détention, le respect des normes internationales et les tentatives de réforme des lois et des politiques, y compris l’adoption d’ «alternatives à la détention. »

En outre, dans les mois à venir les nouvelles publications du GDP porteront sur la détention liée à l’immigration dans les Pays du Golfe, le cadre normatif international de la détention et les défis des recherches sur la détention des enfants.

Le Comité exécutif du GDP, dont les membres siègent à titre individuel, comprend:

Meghna Abraham (Amnesty International), Présidente
George Kourous (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture), Vice-président
Yves Klein (Monfrini Crettol & Associés), Secrétaire
Pierre Simon (Processus immobilier), Trésorier
Roberta Cecchetti (Save the Children)
Seta Hadeshian (Conseil des Eglises du Moyen-Orient)
Séverine Jacomy Vite (UNICEF)
Luc McCallin (Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires)
Fernand Melgar (réalisateur / Climage.ch)
Alejandro Nadal (El Colegio de México)
Robert Norris (Federation of American Scientists)
Michaela Told (Institut de hautes études internationales et du développement)

Le GDP repose sur les conseils et l’assistance d’un groupe de chercheurs et d’universitaires actifs dans son domaine, constitué en Conseil consultatif universitaire qui comprend:

Mary Bosworth (Université d’Oxford)
François Crépeau (Université McGill)
Jeff Crisp (Refugees International)
Niels Frenzen (Université de Californie du Sud)
Elspeth Guild (Université Radboud)
Jussi Hanhimäki (Institut de hautes études internationales et du développement)
Donald Kerwin (Center for Migration Studies)
Daniel Wilsher (City University, Londres)

Au fil des années, plusieurs institutions philanthropiques ont appuyé les travaux du GDP, y compris la Fondation Oak, Open Society Foundations, Zennström Philanthropies et le Réseau suisse pour les études internationales.

Pour plus d’informations ou pour faire un don, s’adresser à:
Dr. Michael Flynn, Directeur exécutif – Global Detention Project – michael.flynn@globaldetentionproject.org
+41 22 548 14 01