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Radio des Nations Unis | François Crépeau s’insurge

Laisser les migrants mourir aux frontières de l’Europe pour dissuader les autres d’entrer: un expert onusien s’insurge.

Mise en perspective de Priscilla Lecomte, publié sur le site de la Radio de l’ONU, le 30 octobre 2014. Cliquez ici pour lire l’article de Priscilla Lecomte sur le site de l’ONU.

Laisser mourir des migrants aux frontières de l’Europe simplement parce que leur statut administratif n’est pas à jour, c’est faire preuve d’un manque total de considération pour la valeur de la vie humaine, a déclaré le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les droits des migrants, François Crépeau.

Dans un communiqué de presse publié le 30 octobre, il a demandé au gouvernement britannique de revenir sur sa décision de ne plus soutenir les opérations de sauvetage des migrants en Méditerranée.

Selon les autorités du Royaume Uni, les opérations de recherche et de sauvetage des migrants et des réfugiés qui tentent de traverser la Méditerranée incitent plus de personnes à risquer cette traversée dangereuse.

«Les migrants sont des êtres humains et ils ont des droits  comme nous» a déclaré François Crépeau. «C’est effroyable de tabler sur une augmentation du nombre de morts pour dissuader des migrants potentiels et des demandeurs d’asile de risquer la traversée.  Cela revient à dire: Laissons-les mourir car c’est un bon moyen de dissuasion».

Les Nations Unies estiment qu’environ 130’000 personnes sont arrivées en Europe par la mer cette année, contre 80’000 en 2013, et 800 personnes sont décédées au cours  de ce voyage.

«On ne peut pas verrouiller les frontières internationales, et quoiqu’on fasse, les migrants continueront à arriver» a ajouté le Rapporteur Spécial.

Pour lui, la solution réside dans une ouverture contrôlée de l’immigration afin notamment de fournir une main-d’œuvre bon marché a certains secteurs économiques qui en ont cruellement besoin tels que l’agriculture ou le bâtiment. Par ailleurs, une approche concertée doit être adoptée par l’ensemble des pays d’Europe face au nombre croissant de demandeurs d’asile arrivant des zones de conflit.