OHCHR | Rapport sur l’Érythrée
GENÈVE (8 Juin 2015) – Le gouvernement de l’Érythrée est responsable de flagrantes violations systématiques et généralisées des droits humains qui ont créé un climat de peur dans lequel la dissidence est étouffée, une grande proportion de la population est soumise au travail forcé et à l’emprisonnement, et des centaines de milliers de réfugiés ont fui le pays, selon un rapport de l’ONU publié lundi. Certaines de ces violations pourraient constituer des crimes contre l’humanité.
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Citant un éventail de violations des droits humains d’une portée et une ampleur dont on a rarement été témoin auparavant, le rapport de la Commission des Nations Unies d’enquête sur les droits de l’homme en Érythrée décrit un penchant totalitaire de l’État sur le contrôle des Érythréens à travers un appareil de sécurité vaste qui a pénétré tous les niveaux de la société.
« Les informations recueillies par le système de contrôle omniprésent est utilisé dans l’arbitraire absolu pour maintenir la population dans un état d’anxiété permanente », dit le rapport de 500 page. « Ce n’est pas la loi qui régit les Érythréens mais la peur. »
La publication du rapport intervient alors que la communauté internationale, en particulier les gouvernements d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, luttent pour faire face à un exode croissant de réfugiés, de demandeurs d’asile et de migrants à travers la Méditerranée et le long d’autres routes irrégulières. Beaucoup d’entre eux sont Érythréens, une proportion importante d’entre eux sont victimes de trafiquants d’êtres humains, tout en essayant d’atteindre l’Europe. L’agence pour les réfugiés des Nations unies a estimé le nombre d’Erythréens à l’extérieur du pays placés sous sa protection, à plus de 357 400 à mi 2014.
Le rapport demande instamment de persévérer dans la protection internationale des réfugiés érythréens qui fuient les violations des droits de l’homme, et s’oppose fermement à les renvoyer à un danger certain, dans un pays qui punit toute personne qui tente de sortir sans permission.
« Face à une situation apparemment désespérée, ils se sentent impuissants, des centaines de milliers d’Érythréens fuient leur pays », dit le rapport.
« En désespoir de cause, ils ont recours à des voies d’évacuation mortelles à travers les déserts, les pays déchirés par la guerre et à travers des mers dangereuses, en quête de sécurité. Ils risquent la capture, la torture et la mort aux mains de trafiquants d’êtres humains sans scrupule. Attribuer leur décision de fuir à des raisons économiques équivaut à ignorer la situation désastreuse des droits de l’homme en Érythrée et la souffrance très réelle de ses habitants. Les Érythréens fuient de graves violations des droits humains dans leur pays et ont besoin d’une protection internationale ».
La commission d’enquête a été créée par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en Juin 2014 pour mener une enquête sur toutes les violations présumées des droits de l’homme en Érythrée, y compris: les exécutions extrajudiciaires; les disparitions forcées; l’arrestations et les détentions arbitraires; la torture et les conditions inhumaines d’emprisonnement; les violations de la liberté d’expression et d’opinion; la liberté d’association et de réunion; la liberté de religion et de conviction; la liberté de circulation; et la conscription militaire forcée.
La commission de trois membres est présidé par M. Mike Smith (Australie), avec M. Victor Dankwa (Ghana), et Mme Sheila B. Keetharuth (Maurice), qui est aussi le Rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Érythrée, à titre de commissaires.