Le Billet de Nicole Ferroni, France inter | Les nouvelles Maries, mères de Jésus
Autour des citoyens solidaires qui aident des exilés dans la Vallée de la Roya (France).
Billet de Nicole Ferroni passé sur les ondes de France Inter, le 28 décembre 2016. Cliquez ici ou sur l’image ci-dessous pour écouter le billet.
« Cédric Herrou, agriculteur, et Pierre-Alain Mannonis, enseignant, comparaîtront tous les deux la semaine prochaine pour avoir accueilli sur leur temps et leur denier des réfugiés et devant se justifier auprès du Prêtre… Prêtre étant bien sûr le nom du procureur de la République qui les poursuit: Jean-Michel Prêtre. Et moi, ça me fait de la peine, pas tellement pour les traînées en justice, mais pour Monsieur Ciotti, président du conseil départemental, parce que je me suis dit: ‘Mince, mais voilà un député qui est très attaché aux racines chrétiennes de son pays, qu point qu’il voulait cette année les inscrire dans la constitution, mais qui ne voit pas que si aujourd’hui il avait la chance de se retrouver avec Jésus il serait capable de le renvoyer dans son pays. Il ne voit pas que si Jésus de Nazareth avait eu le malheur de naître 2016 ans après lui-même, et avait eu l’occasion de se reposer dans une étable niçoise, alors qu’il est M. Ciotti il aurait renvoyé le boeuf au tribunal, l’âne en garde à vue et les Rois Mages au poste pour avoir été complices de son accueil.
Alors voilà une drôle de chose, de prôner le sens chrétien et de ne pas le faire. Ma grande-mère paternelle, elle aussi, quand elle avait mis la place du pauvre à la table de Noël, et que son fils, mon père, à l’âge de 8 ans, lui avait ramené un vrai pauvre à la maison, bien sûr, elle avait fait une drôle de tête. Oui, c’est pas facile, mais c’est pour cela que M. Ciotti devrait être très content: il existe des gens qui défendent à sa place ses valeurs chrétiennes qu’il prétend semer et qu’il sabote pourtant. Il devrait être heureux que ce qu’il prône dans l’hémicycle, d’autres le fassent pousser dans des champs, car l’amour du prochain n’a pas beaucoup de valeur tant que l’idée dans le vent n’est pas suivie d’une main à la pâte ».