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Documentation

Speak out! s’engage pour les jeunes sans statut légal

Speak out!, le projet du Conseil Suisse des activités de jeunesse (CSAJ) qui promeut la participation des jeunes en déplacement, ouvre un nouveau projet à Lausanne destiné aux jeunes sans statut légal.

Tout enfant a des droits et ils se doivent d’être respectés. Cette réalité n’est pourtant pas la norme en Suisse pour tou-te-s les jeunes.  Qu’ils/elles soient en situation de demande d’asile ou vivent en Suisse sans permis de séjour, ces jeunes se voient profondément limité-e-s dans leur quotidien. C’est cette réalité, que le projet Speak out ! veut changer en leur donnant la parole. D’abord mis en place pour les jeunes requérant-e-s d’asile mineur-e-s non-accompagné-e-s, le projet s’agrandit et a créé des groupes destinés aux jeunes qui vivent en Suisse sans permis de séjour. Débuté à Bâle, le projet Speak out ! sans-papiers ouvre en novembre à Lausanne, en collaboration notamment avec le Centre d’Animation Cité-Vallon et le Collectif vaudois de soutien aux sans-papiers.

Faire entendre la voix des jeunes, voilà un leitmotiv du CSAJ, qui résonne d’autant plus pour les jeunes qui vivent en Suisse sans permis de séjour. Protégé-e-s, comme tout jeune,  ils et elles ne sont pas en mesure de faire valoir leurs droits et se retrouvent voué-e-s au silence. C’est ainsi à travers des ateliers toutes les deux semaines,  que le projet Speak out ! sans-papiers cherche à briser ce silence. Il permet aux jeunes de rencontrer des pairs en situation similaire, et leur redonne aussi un pouvoir d’action. Tout d’abord, au sein même du projet, puisque c’est eux et elles qui décident des activités et de la suite du programme, mais également en terme politique. Le projet a en effet le dessein de permettre aux jeunes de rencontrer des autorités compétentes, des médias et des organisations de la société civile pour les sensibiliser à leur situation.

«Notre objectif est de donner une voix aux jeunes qui vivent en Suisse sans permis de séjour afin qu’ils et elles prennent la parole en vue d’une amélioration générale de leur situation, explique Mathilde Hofer, responsable de projet. Ils et elles ont souvent des situations précaires et se retrouvent limité-e-s, notamment dans leurs activités sociales et leurs possibilités de suivre une formation. Nous cherchons avant tout à les renseigner sur leurs droits et les possibilités, qui s’offrent à eux/elles ainsi qu’à construire avec eux/elles selon leurs revendications.» Le groupe de Bâle a ainsi discuté tant des possibilités d’apprentissage que des contrôles de police abusifs. Une page facebook visant à recueillir des témoignages de personnes vivant en Suisse sans permis de séjour, spotted unfairness people without documents, a été également mise en place et est gérée en collaboration avec les jeunes. «Dès l’ouverture du groupe Lausannois, nous espérons pouvoir recueillir également des témoignages en Romandie.», ajoute la chargée de projet.

Parmi les premiers témoignages de cette page, c’est avant tout les injustices et la violence de la marginalisation qui ressort. Mais plus encore, on note aussi le lien ténu entre les différentes situations des jeunes en déplacements en Suisse.

Des profils diversifiés 

La situation des jeunes qui participent à Speak out ! sans-papiers, ne peut en effet pas être résumée à un profil, comme le rappelle la chargée de projet. Tout d’abord, parce que les profils des jeunes qui vivent en Suisse sans permis de séjour sont très variés. Certain-e-s sont accompagné-e-s de proches, d’autres non et se retrouvent isolé-e-s. Plus encore, le lien entre jeunes en demande d’asile et jeunes sans permis est fort. « Speak out ! sans-papiers accueillent également des jeunes qui craignent un refus et de se retrouver sans permis de séjour suite à leur passage par une procédure d’asile, explique la responsable de projet. Ils et elles discutent de leur situation et se préparent à l’éventualité de perdre leur statut légal. Les jeunes trouvent également de nombreux points communs que cela soit dans leur impuissance à agir, ou encore dans les injustices de la société envers eux/elles. »

Agir pour la cohésion de la société par la promotion de la participation des jeunes en déplacement, et notamment les jeunes qui vivent en Suisse sans permis de séjour, voici le but de Speak out !. « Donner aux jeunes la possibilité d’être acteur/-trice de leur situation, c’est changer l’image négative ou/et de victime que la société leur assigne », déclare Mathilde Hofer. Le projet Speak out ! n’a ainsi pas une influence uniquement sur les jeunes participant-e-s au projet mais une influence générale sur les discriminations.

Speak out!