Drôles de news | Extrême droite. Banaliser pour mieux régner
«Chemnitz n’est pas un village de nazis», assurait Roger Köppel, chef de file de l’UDC et patron de la Weltwoche, après être allé voir les manifestations en Allemagne (24 heures, 03.09.18). Les néonazis? Selon lui, ils représentaient «sans doute moins de 10%» des manifestants. Et de dénoncer une «diabolisation» médiatique à propos de « chasses » aux étrangers dont il n’a «pas eu confirmation». Et comment qualifier l’attaque d’un restaurant juif et de son patron par des néo-nazis en marge de ces événements; un simple effet collatéral?!
En Allemagne, le chef du Renseignement intérieur Hans-Georf Maassen (notamment chargé de la lutte contre les extrémistes violents), soutenu par Seehofer, ministre de l’Intérieur hostile à Angela Merkel, était sur la sellette mi-septembre, accusé de relations troubles avec l’extrême droite. Il avait aussi qualifié de fakenews les films montrant ces chasses à l’homme.
Le jour de la publication de l’inteview de Köppel, la Commission fédérale contre le racisme publiait une étude sur le traitement médiatique des musulmans en Suisse. La Weltwoche s’y distingue pour son «comportement problématique»: abordant majoritairement des thèmes créant une distanciation du public à l’égard des musulmans, tout en procédant à des généralisations.
La recette pour créer du rejet et de la xénophobie.
Sophie Malka