HCR | Moins de 5% des besoins mondiaux pour la réinstallation de réfugiés satisfaits en 2018.
De nouvelles statistiques publiées par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), indiquent que malgré un niveau sans précédent de déplacements forcés à travers le monde, seulement 4,7% des besoins mondiaux en matière de réinstallation de réfugiés ont été satisfaits en 2018.
Ci-dessous, nous reproduisons le résumé des déclarations du porte-parole du HCR Shabia Mantoo, lors de la conférence de presse du 19 février 2019 au Palais des Nations à Genève.
Selon les statistiques publiées ce mois-ci sur les départs facilités par le HCR vers des pays de réinstallation et parmi 1,2 million de réfugiés qui en avaient besoin en 2018, seuls 55.692 d’entre eux ont été effectivement réinstallés.
La majorité des départs facilités par le HCR vers des pays de réinstallation se sont effectués depuis les principaux pays d’accueil de réfugiés, dont le Liban (9.800), la Turquie (9.000), la Jordanie (5.100) et l’Ouganda (4.000).
Sur un total de 81.310 personnes dont la candidature avait été recommandée, la majorité des réfugiés qui avaient besoin d’être réinstallés étaient originaires de Syrie (28.200), de République démocratique du Congo (21.800), d’Érythrée (4.300) et d’Afghanistan (4.000).
L’année dernière, 68% des dossiers de candidature pour la réinstallation concernaient des survivants de violences et de torture, des personnes ayant besoin de protection juridique et physique ainsi que des femmes et des jeunes filles dont la vie était menacée. Plus de la moitié (52%) des demandes de réinstallation présentées en 2018 concernaient des enfants.
Peu de réinstallation des réfugiés
La réinstallation des réfugiés – en provenance d’un pays d’asile et à destination d’un pays tiers qui a accepté de les accueillir et de leur accorder l’installation permanente – n’est accessible qu’à une part limitée de la population réfugiée à travers le monde. En règle générale, moins d’un pour cent sont réinstallés parmi les 19,9 millions de réfugiés relevant de la compétence du HCR à travers le monde.
Selon le HCR, la réinstallation demeure un mécanisme vital qui permet d’assurer la protection aux personnes les plus exposées. Grâce à ce dispositif concret en matière de protection, les gouvernements et les communautés à travers le monde peuvent partager la responsabilité dans les efforts de réponse aux crises de déplacement forcé. La réinstallation et d’autres voies complémentaires d’admission constituent un objectif clé du Pacte mondial sur les réfugiés qui vise à réduire l’impact, sur les pays hôtes, de situations de réfugiés majeures.
Selon les estimations pour 2019, 1,4 million de réfugiés actuellement hébergés dans 65 pays d’accueil à travers le monde auront besoin d’être réinstallés.
Parmi eux se trouvent des réfugiés syriens actuellement hébergés dans des pays du Moyen-Orient et en Turquie (43%) ainsi que des réfugiés se trouvant dans des pays d’asile et de transit situés le long de l’itinéraire de la Méditerranée centrale (22%), où les mouvements vers l’Europe génèrent un lourd bilan en termes de pertes en vies humaines.
Le Pacte mondial sur les réfugiés appelle les États à offrir davantage de places de réinstallation, via le lancement de nouveaux programmes ou l’extension de ceux qui existent déjà.
Le HCR travaille actuellement avec les États et ses partenaires à l’élaboration d’une stratégie triennale concernant la réinstallation et les voies complémentaires d’admission – afin d’accroître le nombre de places de réinstallation, d’encourager davantage de pays à participer aux efforts mondiaux en matière de réinstallation et d’améliorer l’accès des réfugiés aux voies complémentaires d’admission.
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