Aller au contenu
Documentation

HCR | Mettre fin aux conditions alarmantes dans les îles de la mer Égée

Le HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, exhorte la Grèce à intensifier ses efforts pour remédier à la surpopulation alarmante et aux conditions précaires subies par les demandeurs d’asile et les migrants qui ont trouvé refuge sur cinq îles grecques de la mer Égée : Lesbos, Chios, Samos, Kos et Leros. Le HCR appelle le gouvernement grec à mettre en œuvre des mesures d’urgence pour accélérer ses opérations de transfert d’un nombre accru de demandeurs d’asile vers des logements décents en Grèce continentale. 

Ce communiqué de presse a été publié le 7 février 2020 sur le site du HCR. Il est disponible également en allemand et en anglais.

Le HCR appelle à une action décisive pour mettre fin aux conditions alarmantes dans les îles de la mer Égée

Ceci est un résumé des déclarations du porte-parole du HCR Andrej Mahecic – à qui toute citation peut être attribuée – lors de la conférence de presse du 07 février 2020 au Palais des Nations à Genève.

Le HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, exhorte la Grèce à intensifier ses efforts pour remédier à la surpopulation alarmante et aux conditions précaires subies par les demandeurs d’asile et les migrants qui ont trouvé refuge sur cinq îles grecques de la mer Égée : Lesbos, Chios, Samos, Kos et Leros.

Le HCR appelle le gouvernement grec à mettre en oeuvre des mesures d’urgence pour accélérer ses opérations de transfert d’un nombre accru de demandeurs d’asile vers des logements décents en Grèce continentale.  Plus de 36 000 demandeurs d’asile sont actuellement hébergés dans des centres de réception sur ces cinq îles et dont la capacité initiale était de 5400 personnes.

La Grèce se montre généreuse et compatissante envers les réfugiés, malgré une situation hautement complexe et difficile, et les îles de l’est de la mer Égée assument une charge et une responsabilité largement disproportionnées. Il est essentiel que d’autres régions de la Grèce renforcent leur solidarité pour contribuer à alléger la pression, en accueillant les demandeurs d’asile transférés et en ouvrant des lieux d’accueil. Des ressources, des capacités et une solidarité continues de la part de l’Union européenne (UE) sont également nécessaires pour renforcer l’action de la Grèce.

A Samos, 6782 personnes sont hébergées dans un centre initialement conçu pour 660 personnes, tandis que d’autres se trouvent dans des abris de fortune établis dans les champs environnants sur une pente raide. A Lesbos, Moria accueille 18 342 personnes dans un centre dont la capacité initiale d’accueil était de 2200 places, tandis que d’autres sont hébergées dans des oliveraies adjacentes.

Les centres de réception de Chios, Kos et Leros sont également surpeuplés. La majorité des demandeurs d’asile et des migrants sont des familles. Un tiers de la population est composé d’enfants, dont la plupart ont moins de douze ans.

Des milliers de femmes, d’hommes et d’enfants vivent actuellement dans de petites tentes et sont exposés au froid et à la pluie, avec peu ou pas d’accès au chauffage, à l’électricité ou à l’eau chaude. Les conditions d’hygiène et de salubrité sont dangereuses. Les problèmes de santé sont en hausse. Malgré le dévouement des bénévoles et des professionnels de santé, beaucoup ne peuvent pas se rendre chez le médecin car il y a trop peu de personnel médical dans les centres de réception et les hôpitaux locaux.

En début de semaine, de fortes tensions sont survenues à Lesbos, où la police a affronté des demandeurs d’asile lors de leur récente manifestation. Les conditions effroyables et la longue attente pour accomplir les procédures d’asile ont rendu les demandeurs d’asile craintifs et anxieux. Ces dernières semaines, les communautés locales ont également protesté et demandé une action urgente pour alléger la pression sur les îles.

La confiance des communautés locales doit être regagnée par une action gouvernementale décisive et coordonnée, avec un soutien robuste de l’Union européenne.

Des solutions à plus long terme et une amélioration des conditions de vie sur les îles sont nécessaires mais ne seront possibles que lorsque les centres surpeuplés seront décongestionnés. Le HCR se tient prêt à apporter son appui pour les transferts et à trouver des moyens rapides pour augmenter la capacité de réception. Le HCR appelle les Etats européens à offrir des places de relocalisation pour les enfants non accompagnés et d’autres personnes vulnérables ainsi qu’à accélérer les transferts d’enfants qui sont éligibles pour rejoindre des proches.

Près de 2000 enfants non accompagnés en Grèce sont en danger dans des centres de réception sur les îles. Plus de 5300 enfants non accompagnés se trouvent actuellement en Grèce et moins d’un quart d’entre eux seulement sont hébergés dans des centres d’hébergement adaptés à leur âge.

Le Service d’asile grec est surchargé avec un arriéré de près de 90 000 cas. Les efforts du gouvernement pour réviser et accélérer les procédures d’asile doivent s’effectuer en veillant au maintien des normes et des garanties.  La majorité des demandeurs d’asile en Grèce ont un profil de réfugié et sont susceptibles d’avoir besoin d’une protection internationale.

Le HCR se félicite de la création d’un ministère spécialisé, le ministère de la Migration et de l’Asile, pour renforcer les capacités du gouvernement. L’annonce du renforcement de la capacité du Service d’asile grec et du personnel du Bureau européen d’appui en matière d’asile devraient contribuer à résorber l’important arriéré des dossiers de demande d’asile. Il est impératif que toutes les institutions gouvernementales agissent désormais de manière coordonnée afin de résoudre ces problèmes. Les organisations non gouvernementales qui continuent à jouer un rôle essentiel en Grèce devraient être associées à ces efforts.

Les arrivées en Grèce ne représentent qu’une fraction des statistiques enregistrées en 2015 et 2016. Durant ces deux années, un million de personnes ont rejoint ses côtes. Toutefois, quelque 59 000 arrivées par la mer en 2019, associées à de longues procédures d’asile, ont entraîné une forte détérioration des conditions. Il est essentiel que les États membres de l’UE fassent preuve de solidarité et contribuent à alléger la pression grâce à la relocalisation des demandeurs d’asile.

Le HCR se tient prêt à apporter son appui à la Grèce et à trouver des solutions pour faire face à cette situation complexe.

Pour de plus amples informations à ce sujet, veuillez svp contacter :

  • En Grèce, Boris Cheshirkov, cheshirk[at]unhcr.org, +306 9518 54661