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Amnesty | Camps de réfugié·es: le Conseil fédéral doit agir

Amnesty International et  #evacuerMAINTENANT demande au Conseil fédéral d’ouvrir le dialogue avec les villes, les communes et les paroisses pour permettre l’accueil de réfugié·es en provenance des îles de la mer Égée. Cette demande provient du constat alarmant des risques sanitaires  qu’encourent les individus dans les camps. L’organisation demande un soutien du gouvernement, un accueil rapide et une prise en compte solide de la Conseillère Karin Keller-Sutter.Nous reproduisons, ci-dessous, le communiqué de presse d’Amnesty International publié le 29 mars dernier.

Camps de réfugié·e·s: le Conseil fédéral doit agir

La situation des réfugié·e·s en Grèce demeure désastreuse. #evacuerMAINTENANT et Amnesty International enjoignent le Conseil fédéral à dialoguer avec les villes, les communes et les paroisses, qui réitèrent aujourd’hui leur disposition à accueillir des réfugié·e·s en provenance des îles de la mer Égée, afin de développer des programmes d’accueil humanitaire.

L’an dernier, à l’appel d’#evacuerMAINTENANT, 132 organisations et 50’000 personnes ont demandé au Conseil fédéral d’accueillir un important contingent de réfugié·e·s des îles grecques. Depuis, des dizaines de villes, communes et paroisses ont offert leur soutien au Conseil fédéral en ce sens. Cependant, à ce jour, ni le Conseil fédéral ni le Secrétariat d’État aux migrations n’ont fait usage de ces disponibilités. Aujourd’hui, l’Alliance « Villes et municipalités pour l’accueil des réfugiés », qui comprend les 8 plus grandes villes de suisse et 8 autres municipalités, réitère sa volonté d’accueillir des réfugié·e·s en provenance de Grèce et demande au Conseil fédéral un geste politique clair dans cette direction.

Désastre sanitaire

«En septembre 2020, une série d’incendies a ravagé le centre d’accueil et d’identification (CAI) de Moria, laissant 12000 personnes sans abri. Les autorités ont mis en place un site d’urgence. Actuellement, environ 6900 personnes y vivent pour une capacité estimée de 3500 places. En outre, le nouveau camp est installé sur un ancien terrain de tir militaire. Comme le gouvernement grec l’a concédé, le sol est contaminé par le plomb, à certains endroits il dépasse massivement la limite légale et pourrait présenter des risques sanitaires considérables pour les personnes qui y vivent», souligne Pablo Cruchon, responsable de campagne migrations à Amnesty International Suisse. Depuis les incendies, la Suisse a acheminé du matériel humanitaire sur place, notamment des tentes, du matériel pour le traitement de l’eau, et du matériel médical pour prévenir la propagation du COVID-19 et traiter les patient·e·s atteint·e·s par le virus. Elle a outre accueilli 97 mineur·e·s non accompagné·e·s des îles de la mer Égée. «L’accueil de ces quelques dizaines de réfugié·e·s est une bonne chose, mais demeure largement insuffisant. Le Conseil fédéral avait décidé d’admettre en Suisse un contingent de 1600 réfugié·e·s particulièrement vulnérables pour 2020/2021 dans le cadre de son programme de réinstallation. Or à ce jour, seules 330 personnes ont été admises dans le cadre de ce programme. En outre, seules 11 041 demandes d’asile ont été déposées en Suisse en 2020, soit 3228 de moins qu’en 2019 (-22,6 %). Il s’agit du chiffre le plus bas enregistré depuis 2007», observe Pablo Cruchon.

Nos requêtes

Au regard de ces chiffres et de la volonté réitérée aujourd’hui par les principales villes, communes et paroisses de Suisse de participer à l’accueil des réfugié·e·s en provenance de Grèce, Amnesty International demande :

  • Le soutien du gouvernement à une évacuation complète du camp de Moria au niveau européen.
  • L’accueil rapide d’un fort contingent de réfugiée·e·s des îles grecques.
  • L’entrée en matière de Madame la Conseillère Karine Keller-Sutter à propos de la proposition des villes d’accueillir des réfugié·e·s.