RSA | Cesser le refoulement aux frontières de la Grèce
Refugee Support Aegean (RSA) rapporte de nombreux cas de refoulements de personnes exilées aux frontières terrestres et maritimes de la Grèce. Des dizaines de plaintes avec des preuves à l’appui soutiennent ont été déposées. Plus d’une vingtaine d’organisations demandent l’arrêt immédiat de ces pratiques d’allégation et demandent une meilleur protection ainsi qu’un meilleur accès à la justice pour les personnes refoulées.
Nous reproduisons, ci-dessous, le communiqué publié en anglais par le RSA le 30 mars dernier.
Au cours des dernières années, les organisations soussignées ont reçu des allégations de refoulement aux frontières terrestres et maritimes du pays. Cette pratique semble avoir acquis un caractère systématique et constitue une politique officielle de l’État visant à prévenir les flux de réfugiés et de migrants.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un phénomène nouveau, cette politique de refoulement aux frontières terrestres et maritimes a toutefois connu une escalade sans précédent au cours de l’année dernière, tant en termes de fréquence des incidents que de moyens employés. Des dizaines de plaintes, étayées par des preuves (vidéos, témoignages et photos), ont été enregistrées.
La tolérance et/ou l’implication de FRONTEX ainsi que l’inaction dans la conduite d’une enquête substantielle sur les allégations publiques qui lui sont liées sont extrêmement préoccupantes. Cette politique constitue non seulement une violation des principes fondamentaux du droit international, mais représente également une menace directe pour la vie des personnes.
Nous insistons sur ce point :
- La dissuasion de l’entrée ainsi que le retour des personnes qui sont entrées en Grèce, sans respecter les procédures légales d’appréhension et d’enregistrement de ces dernières et sans examiner leur demande potentielle de protection internationale, enfreignent les principes fondamentaux du droit international qui interdisent le retour des personnes dans un pays où elles risquent d’être persécutées, torturées et soumises à des traitements inhumains ou dégradants.
- La protection de la vie humaine est l’ultime responsabilité et obligation des autorités.
- Cibler et criminaliser les organisations de la société civile et les citoyens qui enregistrent et rendent publics les incidents de refoulement aux frontières terrestres et maritimes du pays est dangereux pour l’État de droit et vise à consolider un climat de peur et de tolérance envers les pratiques illégales.
Plusieurs des organisations soussignées ont déjà soumis des rapports et des plaintes aux organismes internationaux et européens, dans le but d’enquêter et de poursuivre efficacement les pratiques illégales de refoulement. En outre, nous appelons maintenant les organisations et organismes de la société civile à s’unir dans une initiative visant à adresser les demandes suivantes aux organismes nationaux, européens et internationaux :
- L’arrêt immédiat des pratiques illégales de repoussage qui mettent en danger l’État de droit et les droits humains fondamentaux.
- L’établissement d’un mécanisme indépendant pour l’enregistrement systématique et la justification des cas de refoulement signalés.
- La protection des victimes et la facilitation de leur accès à la justice pour une enquête approfondie sur leurs plaintes.
- La protection des organisations et des citoyens qui enregistrent et rendent publics les incidents de refoulement.