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Documentation

Coordination asile.ge | Action symbolique en soutien aux jeunes débouté·es à Genève

Ce lundi 30 août, jour de la rentrée scolaire, la Coordination asile.ge se réunit avec plusieurs dizaines de parrains et marraines à Uni Mail pour une action symbolique visant à dénoncer la mise en suspens de la vie de plusieurs jeunes. Pour elles et eux, il n’y a pas de rentrée possible.

Le communiqué de presse de la Coordination asile.ge “Jeunes débouté·es à Genève: une action symbolique à l’occasion de la rentrée scolaire” a été envoyé le 30 août 2021.

Environ 60 jeunes débouté·es de l’asile, âgé·es de 15 à 25 ans, vivent à Genève. Nombre d’entre eux et d’entre elles se sont vu refuser d’entreprendre ou de continuer une formation, de suivre un stage ou d’achever leur diplôme. D’autres ont reçu une interdiction de travail parce que les autorités suisses ont décidé qu’ils et elles n’avaient pas le droit à l’asile, souvent juste après leur majorité.

Pour beaucoup, le rejet de leur demande d’asile est survenu après plusieurs années de scolarité et d’intégration. Aujourd’hui, leur quotidien est celui de l’aide d’urgence, une réalité précaire : une « aide » de 10 CHF par jour, un hébergement et une couverture sociale sommaire. Ils et elles perdent aussi le droit de travailler ou de faire un apprentissage dual. Pourtant, leur renvoi est souvent inexécutable, ce qui rend l’avenir très incertain et pour une durée indéfinie. Or, sur les 60 personnes recensées par la Coordination asile.ge, 40 sont en Suisse depuis plus de 5 ans et plusieurs pourraient donc prétendre à une régularisation.

Dans le rapport « Jeunes et débouté·es à Genève : des vies en suspens », publié en juin 2021 et réalisé en collaboration avec l’Observatoire romand du droit d’asile et des étranger·ères (ODAE romand), la Coordination asile.ge révèle la situation de ces jeunes à Genève. Le constat est sans appel : l’incapacité d’initier ou de poursuivre la formation de leur choix, la précarité, la menace d’un renvoi et l’absence de perspectives professionnelles et de régularisation affectent considérablement la santé physique et psychique des jeunes. Le sentiment d’être dans une impasse, l’angoisse constante du lendemain sont leur lot quotidien, alors que la plupart sont bien intégré·es.

En 2019, le Grand Conseil genevois a pourtant accepté deux motions (M2524; M2526) et une pétition (P2066) visant l’insertion professionnelle et l’octroi d’un permis de séjour pour les jeunes débouté·es qui ne peuvent être renvoyé·es. Deux ans après, ces 60 jeunes se battent toujours pour se construire un avenir. Aucune solution collective n’est esquissée : ni sur le plan de la formation ni sur le plan de la régularisation.

La Coordination asile.ge demande donc aux autorités genevoises que :

Tous·tes les jeunes débouté·es et sans statut légal puissent accéder à et poursuivre la formation choisie en fonction de leurs aspirations et capacités, au moins jusqu’à 25 ans ;

Les jeunes débouté·es puissent terminer une formation entamée, même quand le renvoi est exécutable ;

La régularisation des personnes déboutées soit facilitée et soutenue, d’autant plus quand elles sont arrivées en Suisse avant l’âge de 25 ans.

Une soirée de témoignages et d’échanges en ligne avec les jeunes a été organisée dans le cadre de la campagne Éducation pour toutes et tous ! Des témoignages vidéo ont également été réalisés par l’association Vivre Ensemble et l’ODAE romand.