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Documentation

LSDH | Il faut fermer Favra !

Suite au décès survenu le 8 avril 2023 dans l’établissement de détention administrative de Favra, la ligue suisse des droits de l’homme, section Genève, demande sa fermeture. La réaffectation en 2014 de cette ancienne prison pénale ne correspond pas aux normes d’incarcération de la détention administrative. La LSDH – Genève s’oppose avec fermeté aux mesures de contrainte en matière administrative depuis leur instauration. Elle n’a de cesse d’alerter les autorités sur les graves lacunes en termes d’accès aux soins des personnes placées en détention administrative, particulièrement s’agissant des atteintes à la santé psychique, alors pourtant qu’il est connu et reconnu que la détention administrative a des effets délétères sur la santé des personnes qui subissent cette mesure. Le communiqué de presse de la LSDH-Genève a été publié le 9 avril 2023 sur son site.
Un appel à mobilisation a été lancé pour le mardi 18 avril à 13h45 devant le Palais de Justice pour les audiences de demande de mise en liberté immédiate

Décès d’une personne à la prison de Favra: un drame tristement prévisible. Il faut fermer Favra !

Samedi 8 avril 2023 au matin, une personne détenue au sein de l’établissement concordataire de détention administrative de Favra a été retrouvée inanimée dans sa cellule.

La LSDH-Genève – dont les visiteuses et visiteurs bénévoles se rendent régulièrement dans les établissements concordataires de détention administrative situés à Genève pour s’entretenir avec les personnes qui y sont incarcérées – tient en premier lieu à exprimer sa plus vive émotion après la survenue de ce drame.

Pour rappel, la LSDH-Genève s’oppose avec fermeté aux mesures de contrainte en matière administrative depuis leur instauration. Il est en effet toujours disproportionné, partant inadmissible, de recourir à la privation de liberté, soit la peine la plus intrusive dans un État de droit, dans le seul but de mettre en œuvre une décision de renvoi ou d’expulsion.

Il convient à cet égard de souligner que les personnes visées par une décision de renvoi ou d’expulsion sont dans leur immense majorité extrêmement vulnérables, singulièrement atteintes dans leur santé physique et/ou psychique.

La LSDH-Genève n’a de cesse d’alerter les autorités sur les graves lacunes en termes d’accès aux soins des personnes placées en détention administrative, particulièrement s’agissant des atteintes à la santé psychique, alors pourtant qu’il est connu et reconnu que la détention administrative a des effets délétères sur la santé des personnes qui subissent cette mesure. L’OMS l’affirme d’ailleurs on ne peut plus clairement : la détention administrative nuit à la santé des personnes et il ne faut pas y recourir.

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Pourtant, à Genève – qui héberge sur son territoire les deux établissements concordataires dévolus à ce type de détention pour Genève, Vaud et Neuchâtel –, les autorités recourent à la détention administrative avec une légèreté consternante, au mépris des droits fondamentaux les plus élémentaires. Au-delà de l’inefficacité et de l’inutilité avérées de la détention administrative, ainsi que de ses coûts financiers exorbitants, c’est avant tout le coût humain de cette absurdité qui ne saurait être toléré plus longtemps. Et pourtant, à Genève, on vient de voter un projet de loi prévoyant 25 places de détention administrative supplémentaires sur le site de Bois-Brûlé et un projet de loi de planification pénitentiaire qui consacre la volonté de l’État d’user et d’abuser de la détention administrative…

S’agissant spécifiquement de l’établissement de Favra, depuis la réaffectation de cette prison pénale à la détention administrative en 2014, la LSDH-Genève – de même que d’autres associations et instances de contrôle comme la CNPT – dénonce les conditions de détention indignes qui y prévalent, lesquelles ne répondent même pas aux standards minimaux applicables à la détention administrative, et appelle sans relâche à sa fermeture.

Il sied de rappeler que les personnes détenues sont sous la responsabilité de l’Etat et que celui-ci devra répondre des circonstances qui ont conduit au décès de cette personne.

La LSDH-Genève demande instamment aux autorités de faire la lumière sur ce drame en toute transparence, de fermer la prison de Favra sans délai et, plus généralement, de renoncer à la détention administrative afin qu’un tel drame ne se reproduise jamais.

Protégeons la santé et la vie des personnes migrantes plutôt que de les criminaliser. Mettons enfin en œuvre une politique d’accueil humaine et respectueuse des droits fondamentaux.

Il faut fermer Favra, la migration n’est pas un crime !

Le Comité