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Dessin: Ambroise Héritier / Vivre Ensemble
Dessin: Ambroise Héritier / Vivre Ensemble

Vous êtes un employeur ou une employeuse ou responsable des ressources humaines ? Vous vous demandez s’il est possible d’engager des personnes issues de l’asile et si oui, comment faire? Cette page vise à répondre à vos questions.

Insérer sur le marché de l’emploi des personnes réfugié·es

Découvrez comment votre entreprise peut participer à cette mission et en tirer du bénéfice.

Vous avez des questions sur les démarches administratives et sur les permis?

Vous avez des questions sur les personnes issues de l’asile? Quelles qualifications possèdent-elles? Est-ce qu’un permis F va rester?

Ils ont franchi le pas et engagé des personnes issues de l’asile



Annoncer l’engagement d’une personne avec un permis F ou B réfugié

L’annnce est simple, rapide et gratuite. Depuis le 1er janvier 2019, la procédure a été simplifiée (plus de taxe, de quota, ou quoique ce soit). Comment faire?

  • Cliquez sur le formulaire ci-dessous et remplissez-le en ligne (formulaire officiel du Secrétariat d’État aux migrations).
  • A la fin du formulaire, choisissez votre canton et cliquez sur « Envoyer”.
  • La personne engagée au bénéfice d’un permis F ou B (réfugié) peut commencer à travailler tout de suite comme n’importe quelle autre nouvelle recrue (pas besoin d’attendre de réponse, pas de délai ni de taxe à payer).

Si vous préférez, vous pouvez aussi passer par Easygov, si votre entreprise y est déjà enregistrée. Cliquez ici pour accéder au portail.

Pour engager une personne au bénéfice d’un permis S ou N, référez-vous à cette page.


Trouver un profil pour mon entreprise et se faire accompagner

Trouvez ci-dessous des associations qui coach des personnes réfugié·es et qui peuvent vous proposer un talent, tout en vous accompagnant dans les démarches administratives – pour gagner du temps!

Fribourg +

Fr IntégrationORS | 026 425 41 | fribourg@ors.ch

> FRintegration.ch permet aux entreprises de consulter en ligne des dossiers de réfugiée·s prêt·e·s à s’insérer sur le marché de l’emploi fribourgeois et d’annoncer directement leurs postes de travail, de formation ou de stage.

Genève +

Refugees@workBureau de l’intégration et de la citoyenneté du Canton de Genève (BIC) | 022 546 74 99 | integration.etrangers@etat.ge.ch
> Des informations simples et claires pour les employeurs-euses désireux-euses d’engager des personnes avec permis F et B réfugié. Des ateliers dans votre entreprise pour informer et sensibiliser vos collaborateurs-trices. Une présence lors d’événements à des fins de sensibilisation (stands d’information et événements en ligne)

Association Découvrir –  France Laurent, responsable du service Entreprises | 022 732 75 40 | france.laurent@associationdecouvrir.ch
> L’association découvrir construit des partenariats avec les acteurs et actrices économiques de la région genevoise, vaudoise et neuchâteloise pour valoriser le potentiel professionnel des talents féminins issus de l’immigration et contribuer à développer la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).

YOJOAEmmanuelle Werner, directrice | 076 465 71 61 7 | emmanuelle.werner@yojoa.ch
> Accélère l’inclusion professionnelle de jeunes talents issus de la migration et accompagne les entreprises vers davantage
de diversité et d’inclusion.

Jura +

AJAMPierluigi Fedele, Responsable du domaine, intégration | 032 421 90 00 | pierluigi.fedele@ajam.ch
> Soutien aux employeurs: engagement et démarches administratives. Le secteur emploi de l’AJAM s’efforce de préparer les personnes migrantes afin qu’elles justifient d’une employabilité maximale lors de leur entrée sur le marché du travail suisse.

Neuchâtel +

Secteur Insertion Migration Asile du CSP – 032 886 91 00 | csp.neuchatel@ne.ch

> Informations générales concernant les types de permis, les conditions d’engagement, l’impôt à la source, la taxe spéciale ou encore les adresses utiles.

Association Découvrir –  France Laurent, responsable du service Entreprises, 022 732 75 40 | france.laurent@associationdecouvrir.ch
> L’association découvrir construit des partenariats avec les acteurs et actrices économiques pour valoriser le potentiel professionnel des talents féminins issus de l’immigration et contribuer à développer la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).

Vaud +

Association Découvrir –  France Laurent, responsable du service Entreprises, 022 732 75 40 | france.laurent@associationdecouvrir.ch
> L’association découvrir construit des partenariats avec les acteurs et actrices économiques pour valoriser le potentiel professionnel des talents féminins issus de l’immigration et contribuer à développer la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE).



Droit du travail selon les permis

Ces règles s’appliquent aussi aux stages et apprentissages.

Permis B réfugié·e, F réfugié·e et F

Dessin: Ambroise Héritier / Vivre Ensemble
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  • Aucune limitation. Droit d’exercer une activité lucrative salariée ou indépendante dans toute la Suisse aux mêmes conditions que pour les Suisse·sses.
  • Aucune demande préalable n’est nécessaire, une simple annonce en ligne est suffisante et la personne peut commencer à travailler immédiatement.

Statut de protection S (Ukrainiennes et Ukrainiens)

  • Droit d’exercer une activité lucrative salariée ou indépendante dans toute la Suisse dès l’obtention du statut.
  • Une autorisation préalable doit être demandée auprès de l’autorité cantonale compétente. La personne peut commencer à travailler dès l’autorisation octroyée. Démarche par canton

Permis N

  • Interdiction de travailler durant le séjour dans un CFA (Centre fédéral d’asile). Ensuite, une fois que la personne requérante d’asile a été attribuée à un canton, une autorisation provisoire d’exercer une activité lucrative peut être octroyée sous certaines conditions (ci-dessous) :
  • Une autorisation préalable doit être demandée auprès de l’autorité cantonale compétente. La personne peut commencerà travailler dès l’autorisation octroyée. Démarche par canton
  • L’autorisation dépend de la situation sur le marché du travail et des secteurs d’activités. A compétences égales, les personnes déjà résidentes en Suisse sont en principe prioritaires.


Questions fréquentes & réponses

FAQ – Engager une personne issue de l'asile? +

Elle vient d’arriver, parle-t-elle suffisamment bien français?

Une langue s’apprend, aussi grâce au travail

Dès l’obtention de leur permis, les personnes sont accompagnées par les structures cantonales pour apprendre la langue de leur lieu de résidence. Dans le cadre du programme d’aide vers l’emploi (PAVE), la Confédération propose de financer des cours de langue supplémentaires (ou une autre formation utile au poste) à un∙e nouvel∙le employé∙e si son niveau n’est pas jugé suffisant.

La procédure d’asile peut durer plusieurs mois, parfois années. Nombre de titulaires de permis B ou F ont donc déjà eu le temps d’acquérir des connaissances de la langue.

Au travers de leur parcours d’exil, elles ont généralement dû se débrouiller dans d’autres langues et faire preuve d’une capacité d’apprentissage rapide.

Va-t-elle rester durablement en Suisse?

Plus de 70 % des personnes dont la demande d’asile est examinée par les autorités fédérales reçoivent une protection

Ces personnes restent en  Suisse de manière définitive, soit avec un permis B réfugié·es soit avec une admission dite provisoire (permis F).

L’admission provisoire est-elle stable?

84 % des admissions provisoires (permis F) se transforment en autorisations de longue durée

Le permis F est un statut faussement « provisoire ». 84 % des admissions provisoires (permis F) se transforment en autorisations de séjour de longue durée[1]BIE, « Engagement facilité des titulaires d’un permis N, F ou B réfugié·es. Mode d’emploi pour les employeurs », mars 2019..

En 2022, plus de 42 % des personnes titulaires du permis F ont ce statut depuis plus de 7 ans. Certaines l’ont depuis plus de 20 ans. Il n’a de provisoire que le nom.

Mon maître de stage pensait que je repartirais dès que la situation dans mon pays se serait calmée. Mais je suis réfugié politique. Pour que je puisse rentrer, il faudrait que le gouvernement tombe et que le suivant décide d’annuler toutes les condamnations politiques. Cela n’arrivera jamais. »

O. réfugié politique kurde de Turquie

Est-elle qualifiée?

Les 2/3 ont terminé une formation post-obligatoire

Une enquête menée auprès de 700 personnes détentrices d’un permis F ou B réfugié·es résidant à Genève a montré que :

  • près de 45 % avaient achevé des hautes études ou une formation professionnelle
  • plus des trois quarts avaient terminé l’école obligatoire (fin du secondaire 1)
  • seules 5 % des personnes concernées disaient n’avoir pas été scolarisées. Cela ne signifie pas que ces dernières n’ont pas d’expérience ou de compétences.

Quel que soit leur niveau d’études, toutes ont développé des compétences de vie – ou « soft skills » – toujours plus recherchées par les entreprises et institutions.

A-t-elle de l’expérience professionnelle?

73 % a plus de 3 ans d’expérience professionnelle !

Une enquête menée auprès de 700 personnes détentrices d’un permis F ou B réfugié·es résidant à Genève a montré que près de trois quarts d’entre elles avaient plus de 3 ans d’expérience professionnelle. Et 25 % avaient plus de 10 ans d’expérience.

« Pendant le voyage et en arrivant en Suisse, j’étais prête à être déqua – lifiée. J’ai d’abord travaillé comme caissière dans un supermarché puis comme réceptionniste. J’ai aussi fait beaucoup de bénévolat ».

M., ingénieure, occupait dans son pays un poste de cheffe de département de la banque centrale

C’est avant tout la guerre et l’insécurité que les personnes fuient et non des aléas économiques, d’où un taux de protection élevé. Beaucoup d’entre elles avaient une profession. Tout quitter représente souvent une perte, notamment professionnelle.

Elle a droit à une aide de l’État. Pourquoi veut-elle travailler?

De nombreuses personnes font part de leur souhait de travailler pour se sentir utiles

mais aussi pour agrandir leur réseau social, parfaire leurs connaissances de la langue, retrouver des repères et contribuer à la société qui leur a accordé une protection. L’indépendance financière est aussi une condition à l’amélioration de leur situation en Suisse : stabilisation du statut de séjour, sortie de l’aide sociale, possibilité de faire venir son/sa conjoint∙e et ses enfants, choix du logement ou encore possibilité de voyager hors de Suisse.

Les chiffres en attestent : bien qu’elles doivent postuler deux fois plus que les Suisse·sses pour obtenir un emploi, 48 % des personnes avec permis F et 42 % de celles avec permis B réfugié·es étaient actives en 2022.[2]Source : Secrétariat d’Etat aux migrations, statistiques de l’asile, août 2022

J’ai toujours été indépendante, depuis mes 24 ans. Pour moi, travailler ce n’est pas seulement dans le but de gagner de l’argent, mais aussi et surtout pour me sentir participer à la vie de la société. 

J. ingénieure diplômée, en Suisse avec un permis F

Lire également

Saura-t-il ou elle s’adapter à nos codes du travail?

Des cultures parfois éloignées géographiquement partagent de nombreux points communs !

On présuppose parfois que plus la personne vient de loin, plus elle aurait des codes de travail différents. Les conseils donnés par le groupement transfrontalier européen aux travailleur·euses de France voisine pour réussir leur insertion professionnelle en Suisse montrent que l’apprentissage des codes d’une entreprise n’a rien à voir avec l’éloignement géographique. Au sein d’un même pays, ces codes peuvent être très différents d’un secteur à un autre. Une personne en réorientation professionnelle devra aussi (ré)apprendre les codes de son nouveau travail. À travers leur parcours d’exil, la plupart des personnes ont démontré une grande capacité d’adaptation à des environnements de travail diversifiés.

Dans leurs pays d’origine, l’accès à l’emploi et aux études n’est-il pas d’abord réservé aux hommes?

Contrairement à certaines croyances, beaucoup de pays ont un fonctionnement plus paritaire que la Suisse en ce qui concerne l’organisation du travail et l’accès à certaines formations, notamment dans les sciences.

Le taux de femmes qui occupent des positions de cadres supérieures et intermédiaires dans des entreprises ou institutions publiques et privées est par exemple plus élevé en Gambie, en Mongolie ou au Rwanda qu’en Suisse.* De plus, les femmes issues de la migration – tous statuts confondus – sont aussi nombreuses que les hommes à être diplômées au niveau tertiaire.[3]Source : Banque mondiale 2014-2019

Mais qu’a-t-elle fait entre 2011 et 2019? Son CV est plein de trous!

Loin d’être restées inactives, les personnes contraintes à l’exil doivent travailler et mobiliser de nombreuses ressources pour poursuivre leur route et arriver en Suisse. Or, ces expériences et compétences acquises figurent rarement au CV.

Quels atouts pour mon entreprise / institution?

Outre les compétences professionnelles des candidat·es, nombre d’employeurs et employeuses témoignent des aspects positifs de l’engagement de personnel issu de l’asile…

Au sein de leur équipe

  • Des profils diversifiés apportent du dynamisme, de nouvelles idées et pratiques, mais surtout des compétences de vie (soft skills) toujours plus recherchées par les RH : capacité d’adaptation, résilience, gestion du stress, capacité à négocier, à trouver des solutions, aptitude à travailler en équipe, à prendre des risques,…
  • Une forte motivation et un sens aigu de la loyauté. Les personnes s’engagent généralement sur le long terme, réduisant le risque de turn-over et assurant une grande stabilité.
  • Une satisfaction de l’ensemble des collaborateurs·trices de travailler pour une entreprise / institution qui défend et met en pratique des valeurs sociales.

Pour l’entreprise

  • Le renforcement de la responsabilité sociale de l’entreprise ou institution, sa contribution à la cohésion sociale et à une meilleure égalité des chances.
  • L’opportunité de développer plus facilement des relations avec des entreprises présentes dans d’autres pays ou régions linguistiques.
  • La facilitation de la procédure d’engagement et le fait que les personnes résident déjà dans le canton.

Oser franchir le pas?

Engager une personne issue de l’asile est une démarche gagnante pour tout le monde :

  • pour les employeurs et employeuses, aussi bien des secteurs publics que privés
  • pour les personnes relevant de l’asile : un travail constitue la clé pour pouvoir participer à part entière à la vie en société, parfaire la langue, devenir autonome, avoir le droit à un appartement indépendant, y faire vivre sa famille, s’affranchir de l’aide sociale, gagner des droits.
  • pour la société : une meilleure allocation des ressources puisque les personnes deviennent plus rapidement indépendantes de l’aide sociale et peuvent contribuer à leur tour au bien-être économique (par leurs cotisations sociales, pouvoir d’achat, impôts). La société devient plus inclusive au sens large.
Lire également

Notes
Notes
1 BIE, « Engagement facilité des titulaires d’un permis N, F ou B réfugié·es. Mode d’emploi pour les employeurs », mars 2019.
2 Source : Secrétariat d’Etat aux migrations, statistiques de l’asile, août 2022
3 Source : Banque mondiale 2014-2019