Observatoire | Une expérience débute à Genève: Le temps du passage à l’acte
Une assemblée constitutive destinée à donner un cadre juridique aux préparatifs de lancement d’un Observatoire suisse du droit d’asile et des étrangers devait se tenir le 8 février. Trop tard pour que nous puissions en rendre compte. Si les choses se confirment, celle-ci devrait mettre sur orbite une association pour avancer concrètement dans la recherche de fonds et la définition du travail concret de cet Observatoire. A Genève, où les collaborations sont plus simples à mettre sur pied, la Coordination contre l’exclusion et la xénophobie se lance cependant, dès à présent, dans une expérience au niveau cantonal qui servira sans doute de test pour la mise en place de l’Observatoire national.
Prolongement naturel de la campagne pour le double non, l’idée de l’observatoire, discutée à différents niveaux depuis l’été dernier, a très vite rencontré un écho favorable à Genève, où différentes permanences ouvertes aux étrangers en général ou aux requérants d’asile participaient aux travaux de la Coordination référendaire. L’envie de passer à l’action sans trop attendre et la crainte que les préparatifs au niveau suisse ne prennent passablement de temps ont conduit assez rapidement à imaginer la mise sur pied d’une expérience cantonale qui puisse servir à identifier les problèmes pratiques et à tester des solutions concrètes.
L’impulsion est donnée
C’est le Centre social protestant de Genève qui a donné l’impulsion décisive en proposant de mettre un stagiaire à disposition de l’observatoire genevois. Autre organisme très impliqué dans la défense des étrangers, le syndicat SIT accepta très vite de fournir une place de travail pour l’activité liée à l’observatoire. Les moyens humains et matériels furent ainsi rapidement trouvés. C’est ainsi que depuis le 15 janvier, Aldo Brina, jeune politologue déjà familier des structures associatives, s’est lancé dans un travail d’exploration de la réalité concrète des pratiques administratives dans les domaines du droit d’asile et du droit des étrangers.
Le travail commence
Première étape, pour l’«observateur» genevois, s’immerger dans la pratique des différentes permanences et services de consultation pour réfugiés et immigrés. Les discussions préalables l’ont montré, le repérage des cas les plus significatifs implique un travail de réseau et des rapports de confiance avec celles et ceux qui sont actifs sur le terrain pour que la communication soit aussi fluide que possible.
Dans un second temps, il s’agira de définir sous quelle forme les cas intéressants peuvent être relatés. Fiche type, mode de classement, mots-clés et base de données informatique: tout est à inventer. Réalisée à petite échelle, l’expérience genevoise devrait cependant pouvoir faciliter grandement la mise sur pied de l’observatoire national. Nous en reparlerons.
Yves Brutsch