Non, les réfugiés ne vivent pas sous terre à cause d’un « afflux » de demandeurs d’asile!
Dans le cadre de notre projet Le Comptoir des médias, nous nous sommes adressés à M. Jordan Davis à propos de l’article « Des requérants en ont marre de passer des mois ‘sous terre’ à Genève« , paru sur le site de la RTS le 27 janvier 2015.
Nous avons adressé le courrier ci-dessous à M. Davis, le 17 mars 2015, qui n’a pas reçu de réponse.
Dans votre article, vous écrivez « Des requérants d’asile hébergés dans des abris PC à Genève ont dénoncé lundi leurs conditions d’hébergement. La ville a dû rouvrir des abris en octobre pour faire face à un afflux de réfugiés« .
Entre temps, Vivre Ensemble a présenté, lors d’une conférence de presse à laquelle votre rédaction était conviée, un décryptage sur l’hébergement des requérants d’asile. Nous y relevions, chiffres à l’appui, que la hausse de 11% qu’a connue la Suisse en 2014 ne saurait être qualifiée « d’afflux », dans la mesure où ce terme fait référence à une vague importante voire incontrôlée de demandeurs d’asile. Or, on est loin de ce cas de figure en Suisse, comme ces chiffres le démontrent: www.asile.ch/vivre-ensemble/documentation/statistiques/#NllesDemandes.
Par ailleurs, dans notre décryptage, nous analysions les raisons pour lesquelles les cantons ont eu des difficultés à héberger les demandeurs d’asile en 2014. Notamment, une nette diminution en 2014 du taux de décisions de non-entrée en matière (NEM), et le fait que la majorité des personnes arrivant en Suisse se voient reconnaître un besoin de protection. Autrement dit, qu’elles ont le droit de rester et de s’installer en Suisse au regard du droit d’asile.
Nous vous invitons à lire notre décryptage thématique « Hébergement: médias et public enfumés par la rhétorique de la hausse des demandes« , publié dans notre dernier numéro de Vivre Ensemble et désormais disponible online, ainsi que l’éditorial de notre dernier numéro pour plus de détails sur ces questions.
Nous sommes convaincus, et c’est la raison pour laquelle nous nous adressons directement à vous, que votre rôle est de favoriser une information du public dénuée d’approximations, basée sur des faits. C’est pourquoi nous nous sommes permis de vous adresser cette information.
Au vu de ce qui précède, il nous semble important que votre journal prenne ce genre d’affirmation alarmiste avec un plus de recul et procède à une vérification des informations. Notre page « statistiques » peut vous aider dans cette démarche: www.asile.ch/vivre-ensemble/documentation/statistiques/.