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Notre regard

Centre fédéral | Climat tendu et décès à Perreux : un contexte à changer

Au centre fédéral d’asile de Perreux à Boudry, l’atmosphère est tendue. Les témoignages nous rapportent un climat de violence favorisé par le système mis en place : une grande promiscuité, des fouilles systématiques, des cadences effrénées dans la procédure, des règles du type bâton-carotte, des restrictions dans l’accès aux soins et un manque d’activité, de confort et de confiance envers les différents intervenants. Pointe de l’iceberg, un requérant s’y est suicidé à la fin du mois de septembre. Et parmi les personnes que nous rencontrons, plusieurs ont elles aussi tenté de mettre fin à leurs jours.

Si les structures psychiatriques cantonales les prennent en charge, nous sommes dans le traitement de l’urgence et non dans les thérapies au long cours pourtant nécessaires. Leur exil, qui s’étale sur plus d’une dizaine d’années pour certains, les a meurtris et la politique d’accueil en Suisse accentue leurs traumatismes. On nous relate aussi de la violence de la part des employés de Securitas qui dégaineraient à tout va leurs sprays au poivre et sortiraient les poings lorsque des bagarres – liées à ce contexte de promiscuité, de tension et d’oisiveté forcée – éclatent.

L’entreprise Securitas a perdu son mandat et dès le 1er janvier 2020, c’est Protectas qui reprendra sa place. Plusieurs de faire le lien entre les comportements agressifs de certains employés de Securitas et l’annonce de la perte de ce mandat… Reste que ce qui se passe à Perreux se passe également dans d’autres centres, les articles sortis dans la presse en témoignent. La responsabilité en incombe aux autorités fédérales, dont la mission première est de protéger les personnes qui demandent l’asile et de leur assurer une prise en charge digne et adaptée, en particulier durant la procédure. Un changement complet de paradigme serait ainsi nécessaire. On en est loin.

LOUISE WEHRLI

À propos du suicide au centre de Perreux

Sur l’accès aux soins à Boudry

Sur les situations de violence dans les Centres fédéraux