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SCCFA | Flambée de Covid au centre fédéral d’asile: situation sous contrôle?

La plateforme « Société civile dans les centres fédéraux d’asile » (SCCFA) revient sur les nombreux cas de COVID-19 détectés à la fin du mois de juillet dans les centres de Bâle et de Flumenthal. Alors que presque 50% des résidant·es du centre fédéral d’asile de Bâle ont reçu un test positif au COVID-19, le Secrétariat d’État aux Migrations (SEM) parle d’une situation « sous contrôle ».Les réflexions de la plateforme SCCFA sont parues sur leur site internet le 23 août. Nous les reproduisons ci-dessous.

© Renate Buser, 2014, centre fédéral d’asile de Bâle (photo recadrée)

Fin juillet 2021, le centre fédéral d’asile de Bâle a été placé en quarantaine dans son intégralité pour une période de dix jours par le médecin cantonal en raison d’une flambée de Covid-19. Peu après, 70 des 150 résident·es recevaient un résultat de test positif, selon le Secrétariat d’État aux migrations (SEM). L’origine de ce foyer d’infection est inconnue à l’heure actuelle. Le canton de Bâle-Ville a ouvert une enquête.Au cours de la même période, le centre fédéral d’asile de Flumenthal a également enregistré 22 cas de COVID-19 (voir Solothurner Zeitung, 06.08.2021). Bâle et Flumenthal sont des centres appartenant à la structure régionale du nord-ouest de la Suisse. Il arrive régulièrement que des personnes soient transférées de Bâle à Flumenthal.

Divers actrices et acteurs sont d’avis qu’il n’est pas étonnant qu’une flambée de COVID se produise dans un centre d’hébergement collectif où de nombreuses personnes se partagent un espace réduit. En revanche leurs appréciations de la communication et des mesures prises par le SEM et par les organisations chargées de la gestion des centres (ORS et Securitas) divergent fortement.

Lors d’une conférence de presse à la mi-août, Heidi Mück, membre du Grand conseil de Bâle, et le collectif auto-organisé de migrant·es ROTA ont dénoncé l’impréparation du SEM à l’éventualité d’une flambée dans un centre d’asile. Parmi les reproches les plus graves, il y a le fait que des personnes dont le test était négatif ont dû rester plusieurs heures dans la même pièce que des personnes testées positives. Diverses personnes, n’étant pas informées de la raison des mesures, s’attendaient même à être immédiatement expulsées. Certain·es requérant·es d’asile ont dormi dehors, par peur du coronavirus (voir Telebasel, 16.08.2021).

Le SEM rejette toutes ces allégations. Interrogé par les médias et la SCCFA, il rappelle l’existence de son plan de protection contre le COVID-19 et l’ouverture de plusieurs centres fédéraux d’asile. Ces mesures auraient permis, selon le SEM, de réduire le taux d’occupation. Le nombre de cas de COVID-19 serait donc resté relativement bas tout au long de la pandémie. Le SEM estime qu’il est «totalement infondé» de prétendre que les résident·es auraient trop peu de place (voir SRF Regionaljournal, 30.07.2021). Par ailleurs, l’ensemble des requérant·es d’asile dans les centres fédéraux auraient la possibilité de se faire vacciner gratuitement.

Le SEM déclare à Telebasel que la situation à Bâle était «sous contrôle à tout moment grâce à ces préparatifs et à la diligence et à l’engagement de notre personnel». Il est troublant que le SEM parle d’une situation «sous contrôle» alors que près de 50% des résident·es du centre ont contracté le COVID-19. Dans quel cas de figure le SEM avouerait-il avoir perdu le contrôle de la situation? Que signifie «sous contrôle» dans un pareil cas?

Après la flambée de Bâle, la SCCFA a demandé au SEM s’il persiste à considérer ses mesures préventives comme suffisantes, et s’il envisage d’autres démarches ou ajustements. Réponse: «Nous continuerons à appliquer de manière stricte les plans de protection éprouvés.»

Le SEM doit admettre les erreurs commises et en tirer les leçons, demande la députée Heidi Mück. Une revendication qui semble rester lettre morte (voir Telebasel, 16.08.2021).

Le texte est à retrouver sur le site internet de la plateforme SCCFA.