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Documentation

Pétition | Nous restons à Bienne!

Le 11 avril 2022 cinq familles déboutées de leur demande d’asile devaient quitter les containers indignes qu’elles occupaient depuis plusieurs années à Boujean pour être logées dans un bâtiment isolé de l’Emmental. Mais des enfants sont scolarisés et ne souhaitaient pas perdre le peu de lien social qu’ils et elles avaient construit. Grâce à une forte mobilisation citoyen·nes, des appartements pourraient être mis à disposition à Bienne. Mais trois familles ont déjà été déplacées le 11 avril vers Enggistein. Migrant Solidarity Network demande de maintenir la pression pour que les transferts prennent fin et qu’un logement digne puisse finalement être offert à ces familles.

Continuez à signer la pétition « Nous restons à Bienne » sur le site de Act.Campax. Nous reproduisons ci-dessous l’article de Migrant Solidarity Network sur les événements du 11 avril 2022 et en-dessous le texte de la pétition.

Les transferts vers Enggistein ne sont pas nécessaires, mais véritablement inhumains. Stop à l’isolement de Boujean

11 avril 2022

Afin d’imposer le transfert, un collaborateur du Service bernois des migrations s’est rendu ce matin à Boujean. Les familles concernées lui ont expliqué qu’elles avaient enfin trouvé des solutions d’hébergement privées. Elles pourraient fournir les contrats formels à court terme. Afin d’emménager dès aujourd’hui dans les appartements de Bienne et d’éviter le transfert à Enggistein, elles ont proposé au Service des migrations de témoigner quotidiennement de leur présence au camp de Boujean par une signature.

Le service des migrations a refusé et est resté ferme. Les familles qui ne se présenteraient pas au camp d’Enggistein avant le soir seraient directement annoncées au Secrétariat d’État aux migrations. Cela aurait des conséquences désastreuses pour les familles. Les recours en cours seraient classés sans suite et les demandes de cas de rigueur en suspens après 10 ans en Suisse auraient nettement moins de chances d’aboutir. Le Service des migrations avait ainsi trouvé le moyen de pression pour imposer le transfert.


L’expérience actuelle confirme la règle

Le service des migrations veut démoraliser les familles déboutées, même après des années en Suisse, pour qu’elles quittent le pays, entrent dans la clandestinité ou se fassent expulser.


Tout a commencé de manière positive

Depuis son ouverture, le camp de retour de Boujean était sous le feu des critiques : Inhumain pour les résidents, contraire aux droits de l’homme pour la CNPT, pathogène pour les spécialistes de la santé. Par la suite, la ville de Bienne a refusé de renouveler le contrat de location du camp de Boujean. Mais au lieu de prévoir des alternatives décentes, le canton a décidé d’isoler les femmes seules et les familles avec des enfants scolarisés en allemand – en pleine année scolaire – dans le quartier isolé d’Enggistein. Les habitant·es protestent contre cette décision depuis des semaines sous le nom de « Stop Isolation Bözingen ».


La ville de Bienne est coresponsable !

Malgré une pétition des habitant·es, une pétition du groupe « Alle Menschen », une manifestation et les prises de position politiques les plus diverses, le conseil municipal de Bienne refuse de mettre à disposition un logement digne pour les quelque 80 personnes déboutées du camp de retour de Boujean. Les presque 1000 places pour les Ukrainiens réfugiés que la ville a trouvées en un rien de temps montrent que cela serait possible sans problème. Une nouvelle pétition encore en cours demande à la ville de « partager au lieu de diviser » et de rendre les nouvelles possibilités d’hébergement – par exemple la maison de retraite vide « Obere Ried » – accessibles non seulement aux Ukrainien·nes, mais aussi aux exilé·es du camp de Boujean.

Comme il est probable que la ville et le Service des migrations ne reviendront pas volontairement sur leur politique, le Migrant Solidarity Network appelle à maintenir la pression sur les autorités et à continuer de chercher des possibilités de logement afin de rompre l’isolement du régime de l’aide d’urgence par la solidarité.

Cette pétition se solidarise avec la protestation des habitant·es du camp de retour de Boujean à Bienne et critique l’inégalité de traitement entre les réfugiés ukrainiens et les autres par les autorités.

Le Conseil municipal de Bienne doit empêcher demain le transfert des familles à Enggistein ! Bienne a de la place ! Stop à l’inégalité de traitement entre les réfugié·es ukrainien·nes et les autres !

Image utilisée sur le site Act.Campax par Migrant Solidarity Network

« Nous restons à Bienne » disent les cinq familles qui doivent être transférées lundi – en pleine année scolaire – dans un camp isolé à Enggistein dans l’Emmental. Depuis des semaines, la centaine d’habitant·es du camp de retour de Boujean protestent, la dernière fois lors d’une manifestation à Bienne.

Parallèlement, la ville de Bienne a créé des logements pour au moins 900 Ukrainien·nes réfugiés. A court terme, la ville veut également loger environ 50 personnes dans la maison de retraite vide « Oberried ». Le groupe d’habitant·es du camp de retour de Boujean « Stop Isolation Bözingen » et le Migrant Solidarity Networt proposent que toutes les nouvelles possibilités de logement soient également accessibles aux habitant·es du foyer de retour.

L’ancienne maison de retraite se trouve non loin du camp de retour de Boujean et permettrait aux enfants en âge scolaire de continuer à aller à l’école dans leurs classes habituelles.

Les habitant·es demandent à la ville de Bienne :

  • Nous voulons rester à Bienne et ne pas être isolés dans un endroit éloigné.
  • Nous voulons que les enfants puissent continuer à aller à l’école ici.
  • Nous voulons pouvoir vivre dans des appartements.
  • Nous avons besoin d’un permis de séjour pour avoir des perspectives.
    Pourquoi faut-il agir maintenant ?

Les habitant·es du centre de Bienne-Boujean, qui ont déjà passé des années à l’aide d’urgence et qui ont au moins une petite chance de participer à la société dans la ville de Bienne, doivent être transférés. Dès le 11 avril, en plein milieu de l’année scolaire, cinq familles doivent être transférées dans un camp à Enggistein.

Les habitant·es se sont regroupés pour lutter ensemble contre cette menace d’isolement et d’arrachement à Bienne. Ils affirment qu’un camp d’aide d’urgence, comme le lotissement de conteneurs de Boujean, n’est pas une solution digne. Un transfert vers un isolement accru à Enggistein l’est encore moins. Cela priverait les personnes de leur droit à la société et à la communauté.

Le canton de Berne isole les personnes déboutées à la périphérie de la ville de Bienne. A plusieurs reprises, les habitant·es ont manifesté et critiqué les mauvaises conditions de vie et les obligations de présence qui restreignent leur liberté en s’unissant sous le nom de groupe Stop Isolation. Entre-temps, des partis politiques, 500 psychologues, des ONG et même la Commission nationale de prévention de la torture partagent la critique à l’égard des camps d’aide d’urgence du canton de Berne. Ceux-ci seraient indignes de l’être humain et constitueraient des prisons ouvertes. La ville de Bienne a réagi solidairement à ces critiques et a refusé de prolonger le contrat de location avec le canton. Comme on le sait, cela conduit à la fermeture du centre.

Les résident·es ont donc remis une pétition au Conseil municipal de Bienne le 25 mars 2022. Elle devrait, selon eux, leur permettre de rester domiciliés à Bienne à long terme. La ville peut empêcher le transfert prévu le 11 avril. Ainsi, la ville de Bienne peut organiser le logement et présenter cette solution au canton.