Humeur | Contingents de réfugié–e–s
Voilà qu’on reparle de l’accueil de réfugié-e-s par contingents.
En Suisse, mais également en Belgique, il est question de convaincre les autorités d’aller dans les camps du HCR faire son marché de l’asile et donner protection à quelques veinard-e-s. C’est certainement très humanitaire, mais passablement incohérent.
Des dizaines de milliers de personnes, originaires des mêmes pays, venues en Suisse au péril de leur vie, voient leur demande refusée. Elles croupissent dans des foyers d’aide d’urgence insalubres et sont soumises à d’inconcevables pressions pour les «inciter» à retourner chez elles.
Alors quoi? Ne serait-il pas plus simple et plus respectueux des droits humains de reconnaître aux personnes venues par elles-mêmes le statut de réfugié-e-s? Préfère-t-on vraiment dépenser d’une main des fortunes en traitements dégradants dans l’espoir de les pousser à partir coûte que coûte, et tendre l’autre main pour en faire entrer une pincée d’autres?
Evidemment, ce petit marché a des avantages. On fait reluire l’image de la Suisse, mettant en avant une générosité au compte-goutte pour cacher les durcissements constants du droit d’asile; et on choisit ses réfugié-e-s.
Plus question de droit ni de choix de l’individu, uniquement de l’humanitaire géré par l’Etat pour son seul bénéfice. C’est beau comme du secret bancaire.
Christophe Tafelmacher