Boats4People | Lampedusa: des migrant-e-s refusent d’être identifié-e-s
De nouveau, à Lampedusa, une trentaine de migrant-e-s refuse que leurs empreintes digitales soient relevées dans le cadre de la procédure d’identification. Informé-e-s des conditions d’accueil en Italie, ils ne veulent pas rester dans ce pays et demandent à déposer leur demande d’asile dans un autre État européen.
News publiée sur le site de Boats4people le 17 juillet 2013. Consultez le site en cliquant ici.
C’est la deuxième fois cette année que des migrant-e-s manifestent devant l’Église de l’île. Les personnes d’origine Érythréenne sont au fait du réglement européen Dublin II qui les contraint à déposer leur demande d’asile dans le pays par lequel ils entrent dans l’Union européenne.
En effet, dans le cadre de la politique d’asile commune aux États membres européens, seul un État est en charge de l’examen d’une demande d’asile.
Grâce au fichier Eurodac qui regroupe les données personnelles des demandeurs d’asile, notamment leur empreinte digitale, on s’assure que les réfugiés déposent bien leur demande d’asile dans le premier pays d’entrée. Même lorsque de graves atteintes à leurs droits sont constatées dans le dit-pays.
Le réglement Dublin III, récemment discuté par le Parlement européen et le Conseil, devrait entrée en vigueur en 2015. Il prévoit de nouvelles dispositions concernant la procédure d’asile commune, les conditions minimales d’accueil, l’interruption des transferts vers les pays qui ne garantissent pas les droits des demandeurs d’asile et l’accès de la police aux bases de données. Par ailleurs, un système de surveillance des États serait prévu afin de veiller à la bonne application de la législation en matière d’asile. Un nouveau mécanisme permettrait d’alerter sur une situation préoccupante au sein d’un État membre (en interpellant la Commission européenne et l’agence EASO -European Asylum Office in Malta).
Les capacités d’accueil en Italie sont saturées, alors qu’elles sont régulièrement dénoncées par des acteurs de la société civile, aucune mesure n’a encore été prise pour garantir aux migrants une vie digne et le respect de leurs droits. Au risque que la situation ne continue à se dégrader et que l’Italie suive la voie de la Grèce.
Communiqué de presse en italien de l’association Askavusa sur sa page facebook: https://www.facebook.com/askavusa?directed_target_id=0