Documenter les migrants morts en mer
Le site Forced Migration Current Awareness a publié, le 16 mars 2013, la page internet « Documenting Migrant Deaths at Sea » contenant la référence à des sites qui documentent les migrants disparus en mer. Nous reprenons ici dessous le contenu du post en traduisant les commentaires de Elisa Mason, qui gère le site Forced Migration Current Awareness.
Le UNHCR a récemment rapporté que 1500 personnes se sont noyées ou ont disparu en mer en 2011 en tentant de traverser la Méditerranée. « En réalité, les chiffres peuvent être plus grands, comme l’a commenté un porte-parole de l’agence, qui a ajouté que « nos estimations se fondent sur nos entretiens avec des personnes qui ont réussi à atteindre l’Europe en bateau, sur des appels téléphoniques et des emails de parents, et sur des rapports de survivants ayant quitté soit la Libye soit la Tunisie et qui ont échappé à la mort après avoir connu des problèmes avec les bateaux ».
Sites qui documentent les migrants morts en mer au niveau européen:
- Le blog Migrants at Sea utilise le tag « deaths at sea » pour indexer des posts qui signalent des personnes décédées sur des bateaux;
- Le blog Fortress Europe maintient à jour une page avec une liste de personnes mortes à la frontière européenne depuis 1988;
- Le bulletin PICUM inclut régulièrement une sous-section « morts à la frontière » sous la section « Frontières / Borders »;
- UNITED a compilé une « liste de morts » (de 1993 à nos jours) qui ont eu lieu suite aux politiques européennes (v. la carte).
Ces données sont compilées surtout à partir de dépêches de journaux et sont donc très probablement incomplètes. L’ article « ‘Identity unknown’: migrant deaths at sea » discute justement les défis de « compter et identifier » les migrants décédés; il se base sur des articles qui ont été précédemment publiés:
- « Migrant deaths at sea: The challenge to record and identify« , publié sur le site New Europe;
- « Recording and Identifying European Frontier Deaths« , publié dans le European Journal of Migration and Law.
Une conférence récente intitulée « European Border Control and the Right to Life » examine les données de UNITED et les compare avec les informations disponibles dans les registres locaux en Italie du sud afin de comprendre si oui ou non les Etats européens ont une responsabilité dans la réduction du nombre de morts qui surviennent à la frontière (v. aussi « The Human Costs of Border Control« ).
Les « coûts humains » sont documentés en d’autres manières, voir par exemple:
- Le film Mare Morto, qui capture des images d’un bateau en détresse au large des côtes italiennes;
- « The Price of Freedom, » un documentaire qui n’est pas encore terminé, mais qui traitera de la question des tunisiens qui ont disparu après avoir essayé de rejoindre l’Europe en bateau;
- L’article « Life and Death on the High Seas: Haunting a Community« , paru dans la Griffin Review, n.35 (2012), qui explore les narrations conflictuelles entre les passagers et le personnel à bord du bateau protagoniste de la tragédie qui a eu lieu au large de la Christmas Island (Australie).
(texte traduit de l’anglais par Cristina Del Biaggio)
Pour rappel, Vivre Ensemble a publié le portrait de Pavlos Pavlidis, médecin légiste qui travaille dans la région à Alexandroupolis et qui cherche à donner une identité aux migrants décédés dans le fleuve Evros.