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Documentation

Rapport | « Etrangers et droits de l’Homme au Maroc: pour une politique d’asile et d’immigration radicalement nouvelle »

Dans un document conjoint publié en juillet 2013, le CNDH, la Délégation interministérielle aux droits de l’Homme (DIDH) et le bureau de Rabat de l’OIM dressaient un tableau qui reste d’actualité. Avec 240 millions de migrants internationaux en 2012 (et 740 millions de migrants internes), les migrations constituent aujourd’hui, un peu partout dans le monde, un sujet de préoccupation et de débat constants, voire de controverse, interpellant à la fois pouvoirs publics, sociétés civiles, chercheurs et mécanismes internationaux des droits de l’Homme. Les approches polémiques persistent et se renforcent alors même que le rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) de 2009 avait souligné le rôle central que les mobilités humaines jouent dans le développement humain.

MarocLe Maroc est à la fois une grande terre d’émigration depuis la première vague de la Première Guerre mondiale et une terre d’immigration et d’accueil, même si la conscience collective n’a pas intégré cette donnée historique. Situé en Afrique, un continent confronté aux défis du développement et régulièrement secoué par des crises politiques et des conflits armés, le Maroc ne peut rester à l’écart des conséquences de cette situation troublée et probablement durable. Enfin, le Maroc subit incontestablement les effets de la politique drastique de contrôle par l’Europe de ses frontières extérieures.

Pour toutes ces raisons, le Maroc est devenu à son tour une terre d’asile et d’installation durable de migrants. Il accueille ainsi une immigration de travail régulière, un nombre relativement important d’étudiants étrangers, des migrants en situation irrégulière, « en transit » souvent depuis de longues années et en fin, des demandeurs d’asile et des réfugiés. A ces flux, s’ajoutent des groupes installés depuis longtemps (Algériens ou Syriens par exemple, diverses nationalités européennes) et une acclération des mobilités comme l’illustrent, par exemple, la circulation des élites professionnelles hautement qualifiées entre l’Europe et le Maroc ou les séjours prolongés de retraités européens, notamment français. Cette conjonction de dynamiques migratoires diversifiées font du Maroc, insensiblement mais de manière irréversible, un pays cosmopolite. La poursuite de l’émigration des Marocain-e-s, de manière régulière ou irrégulière et la visibilité de populations venues de très loin (Chinois, Phillipins, voire Népalais comme l’ont révélé quelques interpellations) attestent de l’insertion incontestable du Maroc dans la mondialisation des mobilités humaines. C’est cette réalité complexe, qui constitue à la fois un défi et une richesse, que cache la figure, largement médiatisée mais réductrice, du subsharien errant sur les routes, acculé à recourir à la charité publique ou s’attaquant régulièrement et en groupe, aux frontières des deux enclaves espagnoles.

Face à cette situation historiquement inédit e, les pouvoirs publics ont agi de manière ad hoc, par touches successives, sans que leurs intiatives ne soient conçues de manière globale et adaptée aux nouvelles réalités.

Pour lire le rapport complet, cliquez ici.

Voir aussi le rapport du Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH): « Maroc : Pour l’instauration d’une politique de protection des migrants et réfugiés !« , du 23 septembre 2013.