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Courrier des Balkans | Aux marges de la société croate: «Nous» et les «Azilanti»

Depuis 2004, ils sont appelés les «azilanti». Ces «nouveaux migrants», pour la plupart demandeurs d’asile, peinent à trouver leur place dans une société traversée par de nombreux préjugés envers certains types d’altérité. Comment se construisent de tels préjugés? Retour sur les processus de mise en visibilité des migrants et de construction des perceptions, aux sources de la xénophobie.

Article paru dans le blog du Courrier des Balkans, le 6 mai 2015. Cliquez ici pour lire l’article complet sur le blog.

Hotel Porin, Zagreb. Photo: Alberto Campi.
Hotel Porin, Zagreb. Photo: Alberto Campi.

Très rapidement, [l]e terme [de « Azilant »] sert à nommer dans le langage commun toute personne qui se trouve en procédure d’asile sur le territoire croate (demandeur d’asile) alors qu’il ne se réfère initialement qu’aux individus disposant du statut de réfugié. Par glissement, le mot désigne à présent l’étranger non balkanique, désigné comme Noir dans l’imaginaire collectif. Ainsi, les références à «l’azilant» revêtent aujourd’hui une dimension ethnique, en ce qu’elles s’adressent à celles et ceux dont les caractéristiques phénotypiques ramènent à l’étranger non balkanique. «L’Azilant» est un Autre, certes réfugié mais non assimilable aux réfugiés Croates, Serbes ou Bosniaques pour lesquels c’est un autre terme (izbjeglice) qui catégorise et organise le statut juridique. On pourrait penser que la coexistence de ces deux termes ne fait qu’introduire des différenciations juridiques subtiles. En réalité, elle impacte également les perceptions de ces « nouveaux migrants » par les populations croates. Le processus de nommage de ces groupes empêche toute identification entre les réfugiés d’hier et les migrants d’aujourd’hui. Il ouvre la voie à une opposition entre un « Nous » et un « Eux » englobants, que les pouvoirs publics contribuent à forger.

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