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JRS | Italie: attendre, toujours attendre, la procédure d’asile

Sicile, le 8 octobre 2014 –Les gens que nous avons interviewés nous ont dit clairement que la procédure d’asile en Italie était une source de frustration, d’interrogation et de tracas. Rien de neuf dans tout ça – les demandeurs d’asile d’autres pays pourraient dire exactement la même chose des systèmes bureaucratiques aussi agressifs que confus qui sont sensés leur garantir la protection qu’ils cherchent.

Pour lire la suite de l’article du Service Jésuite des Réfugiés et les témoignages, cliquez ici.

[caption id="attachment_23320" align="alignright" width="201"]z « Mineo/Sicilia – Italia » by Eduardo M. (Flickr)[/caption]

Les raisons à cet état de fait ne sont pas difficiles à comprendre. La plupart des demandeurs d’asile que nous avons rencontrés ont fait leur demande auprès du CARA de Minéo et ont dû attendre des mois et des mois avant d’être interviewés. Après un long temps d’attente, imaginez leur amère déception lorsqu’ils reçoivent un «refus», selon leurs propres termes. C’est tout à fait naturel: la solution à laquelle ils s’accrochaient de toutes leurs forces finit par leur échapper, ils n’obtiendront jamais le document qu’ils désirent de tout leur être. Mais leur déception a une autre cause. Pour faire court, ils attendaient autre chose de l’Europe. Ils pensaient que l’Europe aurait joué le jeu, considéré leur demande avec bienveillance et en accord avec les principes régissant les droits humains, ce qui explique pourquoi ils se sont sentis floués lorsqu’ils ont été confrontés à ce qu’ils considèrent comme un rejet injuste.

Les plans du gouvernement d’au moins doubler le nombre de commissions de réfugiés devrait aider à raccourcir les délais en matière de demande d’asile. Il y a toutefois une autre source de frustration: la plupart des demandeurs d’asile n’ont pas reçu les conseils et les informations dont ils avaient besoin pour préparer leur interview devant la Commission des Réfugiés locale et pour mener à bien la procédure d’asile. Au moment où nous avons fait nos interviews, le CARA de Minéo ne comptait qu’une poignée d’avocats pour traiter les demandes d’asile en première instance de 4.000 personnes. Les demandeurs d’asile déboutés qui veulent faire appel de la décision sont orientés vers des avocats spécialisés en matière de lois sur l’immigration et certains bénéficient de ce service. Ceci dit, tous les avocats ne font pas preuve d’honnêteté en matière de services rendus à leurs clients; et certains avocats prennent l’argent que leur donne l’état sans pour autant s’occuper vraiment de leurs clients. Le résultat de tout ceci – délais, manque d’informations et de soutien, refus – fait que certains demandeurs d’asile ont le sentiment d’être trompés.

Tout ceci est regrettable quand bien même la loi est apparemment respectée. Dans le cas d’un jeune homme que nous avons rencontré, il y a eu clairement violation de la loi internationale lorsque lui-même et d’autres Nigériens n’ont pas pu faire une demande d’asile. Il est toutefois impossible de savoir si ce cas de figure s’est reproduit.