Reporters sans frontières | L’inquiétante hémorragie de journalistes sur le chemin de l’exil
A l’occasion du 20 juin 2015, Journée mondiale des réfugiés, Reporters sans frontières (RSF) dresse le bilan de son activité de soutien aux journalistes en 2014. Fuyant les violences en Syrie, en Libye, la répression en Ethiopie ou en Azerbaïdjan, des dizaines de journalistes ont fui leur pays d’origine afin de garantir leur sécurité l’année passée.
Les chiffres publiés par RSF lors de son bilan annuel en 2014 traduisent une hausse de plus de 100% du nombre de journalistes ayant quitté leur pays, par rapport à l’année précédente. Et l’hémorragie continue en 2015. Le constat est sans appel: pousser les journalistes indépendants au départ pour les réduire au silence fait plus que jamais partie de l’arsenal répressif des ennemis de la presse.
Aucun continent n’est épargné par la tendance. Crise libyenne ou syrienne, tour de vis des autorités éthiopiennes ou azerbaïdjanaises, les parties à l’équation sont plurielles, le résultat reste invariable. Les situations de crise se multiplient et s’installent. Plus de 300 journalistes et journalistes-citoyens syriens ont fui les représailles systématiques dont ils font l’objet dans leur pays depuis le début du conflit. Au moins 43 Libyens ont dû se résoudre au départ en 2014. A l’heure où nous écrivons ces lignes, RSF a tourné son regard vers le Burundi d’où nombre de journalistes se sont résolus à fuir les graves violences contre la presse qui accompagnent la crise politique.
L’organisation s’efforce de soutenir l’ensemble de ces journalistes jetés sur le chemin de l’exil et les aide à s’établir en sécurité ou à faire face à leurs besoins les plus urgents. Solidaire de ces dizaines d’hommes et de femmes victimes de leur engagement pour la liberté de l’information, RSF s’associe à d’autres organisations internationales et régionales de défense de la liberté de la presse et de soutien aux défenseurs des droits humains, face à l’ampleur du phénomène.
Si près de 80% des bourses d’assistance de l’organisation ont été accordées à des individus, souvent en exil, RSF s’attache aussi à soutenir et à accompagner le travail des médias et des organisations indépendants qui continuent d’informer, malgré les violences et la répression. Plus de 75% des dépenses d’assistance du secrétariat international de l’organisation ont été affectées à leur soutien en 2014.