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Alterecoplus | La distinction entre réfugiés et migrants économiques ne va pas de soi

Distinguer les réfugiés d’un côté, qui ont droit à la protection, et les migrants économiques de l’autre: une démarcation reprise en chœur aussi bien à droite qu’à gauche de l’échiquier politique, mais bien moins évidente qu’il n’y paraît.

Eclairage avec Karen Akoka, maîtresse de conférences à l’université Paris 10 Nanterre, membre du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), et auteure d’une thèse: La fabrique du réfugié à l’Ofpra (1952-1992).

L’éclairage, publié le 11 septembre 2015, est à lire sur alterecoplus.fr. Cliquez ici pour lire l’interview complète sur le site alterecoplus.fr.

Cette distinction repose sur l’idée qu’il y aurait d’un côté des étrangers légitimes, les vrais réfugiés, et de l’autre les faux, que désigne le terme de «migrants». Mais si on y regarde de plus près, plusieurs grandes conceptions de ce qu’est le réfugié coexistent dans l’espace public, lié au flou de la convention de Genève de 1951. Ce texte définit le réfugié par la persécution ; mais il ne définit pas précisément la persécution. Dans la représentation de sens commun, les réfugiés seraient donc ceux qui ont quitté leur pays sous la contrainte, soit pour des raisons politiques – c’est la figure du dissident –, soit pour fuir une guerre.

Et ils sont opposés aux migrants qui, eux, fuiraient pour des raisons économiques et auraient le choix de rester. En réalité, ces deux situations sont souvent intriquées. En outre, cette distinction suppose que la misère économique n’est pas une violence, ou qu’il s’agit d’une violence plus supportable que la violence politique.

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