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Comptoir

RTS, Temps présent | Avec les exilés de l’horreur

Ils sont des dizaines de milliers à fuir l’horreur de la guerre et les persécutions du groupe état islamique. Comme Rana, jeune maman irakienne ou Sarah, adolescente syrienne. Ils se jettent sur le chemin de l’exil dans un voyage interminable et d’une brutalité difficile à concevoir, où la faim, la peur et l’humiliation sont quotidiens. Ils tiennent bon, ils avancent. Ils veulent vivre et donner à leurs enfants le droit de vivre dignement. Reportage auprès des exilés de l’horreur.

Reportage d’Isabelle Ducret, diffusé à la RTS, le 15 octobre 2015. Cliquez ici pour voir le reportage.
RTS avec exiles horreur

Rana a fui Bagdad précipitamment, le jour où les menaces de kidnapping de ses trois enfants par le groupe état islamique sont devenues trop fortes. Alors elle est partie seule emmenant son vieux père malade du cœur. Rana marche huit kilomètres par jour avec toute sa vie dans deux sacs à dos, dont l’un rempli de couches pour ses deux plus jeunes fils. Elle n’a aucune idée où aller, elle avance en suivant la foule des réfugiés. En route, elle a rencontré un groupe de jeunes Syriens, des Kurdes, qui les ont pris en affection. Eux aussi, ils fuient la persécution. Nous les avons rencontrés en Serbie, aux portes de l’Europe, juste avant que la frontière hongroise ne se referme.

La majorité des réfugiés viennent de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan, trois pays où personne ne peut plus vivre décemment. Leurs récits sont faits autant d’exploits, de courage et de ténacité que de déchirement et d’incompréhension. Ils rêvent d’une Europe des droits de l’homme, ils se heurtent aux barbelés et aux forces de l’ordre, à la peur et à la faim, une réalité brutale qui met d’autant plus en valeur les gestes de certains citoyens généreux rencontrés au fil de leur périple.

Et puis il y a les profiteurs, les passeurs. Ils se sont organisés en un clin d’œil, profitant du désarroi des migrants acculés par des autorités restrictives. Un juteux business qui fonctionne à plein régime à la frontière serbo-hongroise, sous l’œil indifférent de la police.