RTS, Détours | Dans les jupes de Damas
Un reportage audio de Charlotte Rouault, facilité par Emilie Luciani, réalisé par Carmen Algarrada, diffusé sur les ondes de la RTS, le 8 septembre 2015. Cliquez ici pour écouter le reportage sur le site de la RTS.
Les opposants syriens à Beyrouth
A Beyrouth, certains ont trouvé l’espace leur permettant de continuer à être utiles à leurs concitoyens restés en Syrie.
Ils font le lien avec les ONG, organisent des transferts d’argent et de matériel, soutiennent des initiatives locales et citoyennes, persuadés que c’est à travers ce travail civil fondé sur la solidarité et le pacifisme qu’une nouvelle société syrienne pourra un jour émerger, lorsque les armes se seront enfin tues.
Sana vit à Beyrouth depuis trois ans avec sa famille. Durant la révolution, elle se rendait dans les quartiers soulevés pour soutenir les familles ayant perdu des proches.
A Beyrouth, elle monte le site « La Mémoire Créative de la Révolution Syrienne » pour conserver la trace de la libération des voix et des esprits qu’a permis cette révolution. Pour elle, c’est un acte essentiel pour le futur de son pays car la mémoire sera nécessaire pour rendre justice, fondement de la construction d’une paix véritable.
Ousama est un jeune Syrien originaire de la ville de Douma, un foyer de la révolution qui a très tôt été martyrisé par le régime. Après avoir monté plusieurs réseaux de solidarité clandestins, il a dû quitter le pays, recherché par la police secrète.
Bravant les risques, il a continué à faire des allers-retours entre Beyrouth et Damas pour faire transiter de l’argent et des médicaments. Aujourd’hui, il fait le lien entre des ONG et des réseaux civils syriens pour continuer à faire vivre des initiatives indépendantes des groupes armés sur le terrain.
Adel – nom d’emprunt – était un jeune entrepreneur d’Alep, au destin tout tracé. Après avoir porté assistance à tous ses concitoyens sans distinction, il a perdu tout ce qu’il avait et a dû fuir les forces du régime.
Aujourd’hui, à Beyrouth, il continue à aider les Syriens en utilisant ses connaissances du terrain et ses contacts auprès d’ONG. Epuisé par ces années de lutte contre l’injustice, il pense à gagner l’Europe, comme un certain nombre de ses camarades, en espérant stabiliser sa situation et se rendre plus efficace pour ces concitoyens.