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La Cimade | Frontières européennes. Défense d’entrer?

Avec ce rapport Frontières européennes. Défense d’entrer? La Cimade émet des recommandations adressées à l’UE et à ses États membres pour tirer les leçons de l’échec et du coût humain intolérable des politiques menées depuis des décennies.

Rapport publié le 2 juin 2016 par La Cimade. Cliquez ici ou sur l’image ci-dessous pour télécharger le rapport.

LaCimade_FrontieresEuropeenesAlors que les naufrages font chaque semaine l’actualité et que des milliers de Syriens sont contraints de fuir leur pays, l’Union européenne cherche par tout moyen à fermer ses portes et à refouler les personnes. À l’occasion de la sortie du rapport Frontières européennes. Défense d’entrer ? La Cimade décrypte, à partir des observations de terrain, les logiques et la mécanique de contrôle mises en œuvre dans trois lieux symptomatiques: Calais, Ceuta et Melilla et Pozzallo en Sicile.

Empêcher l’accès au territoire européen

L’obsession de l’UE se concentre sur le blocage de l’accès au territoire européen à tout prix, y compris celui de la vie de personnes en quête de protection. Cette politique se traduit par une coopération mis en œuvre dans le but de contenir les « indésirés ». Avec l’accord signé avec la Turquie le 18 mars dernier, l’UE franchit un pas en matière d’externalisation de l’asile qu’elle n’avait jamais osé franchir jusque-là.

Trier et mettre à l’écart

Une fois sur le sol européen, les exilés se confrontent à d’autres obstacles, notamment les mécanismes de tri et de mise à l’écart. Les hotspots mis en place en Italie et en Grèce sont présentés comme une réponse nouvelle à la « crise ». Ce tri existait déjà et ces nouveaux centres fermés marquent plutôt son intensification et sa systématisation. La finalité de ces mécanismes est, pour les États membres, d’intensifier et d’accélérer les expulsions, au mépris des droits fondamentaux des migrants.

L’asile, un droit fondamental à protéger

La coopération entre les États membres de l’UE se concentre principalement sur le volet sécuritaire des politiques migratoires. Quand il est question de mettre en place une véritable politique commune en matière d’accueil des demandeurs d’asile répondant aux obligations internationales, respectueuse de leurs droits fondamentaux, la volonté politique fait défaut et les États ferment leurs frontières. Le partage des responsabilités est inexistant, l’échec de la relocalisation des réfugiés en est la preuve, alors que ce mécanisme était censé permettre plus d’équité.

À la frontière du droit

Le détournement du droit est au service de la logique de répression et de dissuasion. Tantôt le droit est ignoré, contourné, non respecté, tantôt il est utilisé comme outil pour légaliser des pratiques jusque-là illégales. Fin 2015, l’épisode de l’évacuation du bidonville de Calais, avec 1200 exilés enfermés dans sept centres de rétention, est une des démonstrations de l’usage détourné et illégal du droit par un État.

Avec ce rapport Frontières européennes. Défense d’entrer ? La Cimade émet des recommandations adressées à l’UE et à ses États membres pour tirer les leçons de l’échec et du coût humain intolérable des politiques menées depuis des décennies. Elle souligne aussi la solidarité qui se tisse aux frontières et les mobilisations collectives fragilisées par la répression et la criminalisation des acteurs associatifs et militants.