En bref | Usage de la force à l’aéroport de Genève: deux illustrations de trop!
En décembre dernier, à l’Aéroport de Genève, deux personnes désirant déposer une demande d’asile ont été arrêtées par les gardes-frontière lors du contrôle d’identité à leur arrivée. L’un d’eux, ne comprenant pas pourquoi il devait donner son sac, a refusé d’obtempérer, a été aspergé de spray au poivre et a perdu connaissance. L’autre a été soumis à une fouille à nu, sans explication sur les raisons d’une procédure lui paraissant incompréhensible. Choqués, et malgré la forte limitation de leur liberté de mouvement du fait de leur assignation à la zone de transit de l’aéroport, ils ont pu rencontrer un avocat. Les chances d’obtenir gain de cause en déposant plainte contre la police étant quasi nulle, la procédure s’est arrêtée là. Malgré l’absence de poursuites, ces deux agressions illustrent l’importance d’expliquer aux requérants d’asile, dans une langue qu’ils comprennent, le but des demandes, injonctions et protocoles de police. A défaut, des contrôles de routine peuvent être ressentis tantôt comme des brigandages, tantôt comme des humiliations à caractère sexuel, en particulier lorsque les sujets sont des personnes fragilisées par un passé dont la violence n’est pas absente. Les acteurs présents dans la zone de transit de l’Aéroport ainsi que la Commission nationale de prévention de la torture ont été interpellés suite à ces événements. Pour l’heure, et malgré le fait que la pratique montre que ce ne sont pas des cas isolés, nos interpellations sont restées sans réponse.
Elodie Debiolles
ELISA.ASILE, Genève