Il y a un an, on parlait en Europe de «crise migratoire», les arrivées de migrants avaient augmenté de 85% par rapport à 2014. Après les naufrages de l’été en Méditerranée, la photo d’Aylan secouait enfin les consciences: appel du Pape, prise de position courageuse de la chancelière allemande, Angela Merkel, sommet européen… Pour le politiste François Gemenne, le problème est surtout mal posé: l’Europe «n’accueille» qu’une infime partie des réfugiés et surtout les débats sont en décalage avec la réalité, les responsables politiques européens sont surtout préoccupés par le tri entre migrants économiques et réfugiés politiques.
Avec Dina Ionesco et Daria Mokhnacheva de l’Organisation internationale pour les migrations, il a publié avant l’été un formidable Atlas des migrations environnementales (Sciences-Po Les Presses), dans lequel ils expliquent combien les migrations sont toujours multifactorielles et surtout bien trop complexes pour être rangées dans des catégories artificielles: les réfugiés sont aussi des migrants (et vice-versa), aucun départ n’est foncièrement volontaire ou forcé. Dégradations environnementales et conflits s’imbriquent souvent.
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